Run Elena ! Run ! [Quête Hebdomadaire]

Cela faisait maintenant depuis une semaine que j’avais quittée l’hôpital. Les blessures sur mon corps avaient fini par disparaître totalement, et mon charmant quotidien avait repris son cours. Bien sur, les derniers évènements me revinrent en mémoire, mais je fis en sorte de ne même plus y penser.
Quand j’y repense, peut-être que si je continuais à nier en bloque cette histoire peu sympathique, je n’aurais plus à me coltiner cette sensation étrange d’être tout le temps observer, le fait que je dois me préparer au pire dans la minute qui suit.
Hélas bien sur, si la vie était aussi simple, le nombre de problèmes que j’ai sur le dos serait réduits de façon significative.
Adieu les impôts, adieu la facture d’eau et d’électricité, au revoir la facturation des soins mensuels de ma mère… Ou de la mienne…

Aaaaaah…

Je lâchai un soupire alors qu’un mal de crâne soudain m’envahit sans prévenir. La fatigue que je tentais de supporter se lisait sur mon visage, laissant les cernes déjà formés apparaître de plus belle sous mes yeux.
Étant sur la paille à cause de mes dernières péripéties, j’ai dû mettre les bouchés double pour payer les factures et ne pas finir à la rue au prochain mois.
Hm ? La paye pour l’équipe de récolte du donjon ? Ahahah, bien sur, elle a servit à prendre en charge mes journées de soin, sans oublier que j’ai du mettre mes économies pour combler le manque.

Ahahahahahahah…

*Crac*

Le stylo que je tenais en main lâcha sous la pression tyrannique de ma colère, tandis qu’une large veine se dessiner sur ma tempe. Un désir non atteignable d’étrangler les chasseurs de mon ancienne équipe ou de celui qui laissa apparaître ce donjon, germa dans mon esprit.
Sérieusement, pourquoi il m’a fallu que ça m’arrive ?
Oui, j’ai dit que ça ne servait à rien de se plaindre sur du lait déjà renversé, et alors ?! J’ai seulement 21 ans ! J’ai encore le cœur d’une jeune fille à la fleur de l’âge, j’ai des sentiments d’accord ?!
Je ruminais de nouveau dans ma tête, oui, je n’avais toujours pas entièrement digérée ce qui m’était arrivée.

- Eh Elena ! Les clients attendent !

- Excuser-moi ~

Je pris une inspiration rapide, me reprenant  ma concentration sur ma tâche actuelle. En ce moment, j’étais au poste de la prise de commande chez un vendeur de takoyaki dans les quartiers commerçant de Tokyo. J’y étais déjà venu une fois et étrangement, même si le patron avait dit que ce n’était que l’affaire d’une fois, il me réengagea pour la journée.
« Tu porte bonheur » m’a-t-il dit avec un sourire. Je n’avais pas vraiment compris le sens de sa phrase, mais tant mieux non ? Après tout, trouver un travail en pleine ville comme Tokyo est difficile et le plus simple petit boulot est une aubaine.

Mes mains s’agitaient d’eux-mêmes pendant que mes oreilles captaient des brides de conversations. Il est vrai que ce n’est pas bien d’écouter ce que les gens disent, mais qu’est-ce que j’y peux ? Si c’était si privées, ils n’avaient qu’à faire l’effort d’être plus discret ou d’aller voir ailleurs.
L’odeur de la pâte à crêpe et du poulpe se mélangea dans l’air, la chaleur des fourneaux réchauffa mon corps sous la contrainte et l’effort physique de rester au top pour respecter mes engagements, ont fait en sorte que la sueur perla doucement sur mon front.

- Eh Elena, tu es disponible pour les prochains jours ?

Soudain, le patron m’adressa la parole, bien entendu, je repris le cours de la discussion.

- Normalement oui, besoin d’aide ?

- Oui, j’ai de plus en plus de commandes en ce moment et les clients afflues dans le magasin. Que dis-tu de ça, tu viens et si tu fais du bon travail, tu auras une légère augmentation pour ton travail et je te laisserais prendre une boîte à emporter hors charge.

!!!

Je ne sais pas s’il avait des informations sur ma vie personnelle ou s’il avait un sens de l’observation des plus fins, mais il semblerait que le patron avait sentit que j’avais besoin d’une paille et vite.

Le fourbe, il a le nez pour toucher les points sensibles; me disais-je, néanmoins, je ne pouvais m’empêcher d’être extatique à cette nouvelle d’une possible hausse de rémunération, ça ne serait peut-être pas beaucoup, mais de l’argent reste de l’argent ! Et nous vivons dans un triste monde gouverné par le capitalisme !
Je fis de mon mieux pour paraître sereine avant de lui expliquer que j’acceptais le marché, bien sur, je lui demanda s’il était possible d’avoir une boîte gratuite dés maintenant, un repas gratuit est des économies de gagner.

Heureuse de voir qu’il y avait des gens ayant besoin de mes talents, tout en les payants à bon prix, je repris de plus belle mon activité.  
Dans ma tête, je me laissai légèrement divaguer sur les possibles petits cadeaux que je pourrais me faire. Mon épargne ? J’ai le droit de vivre un peu non ? Un petit quelque chose de temps en temps n’a jamais fait de mal à personne.
Alors, qu’allais-je faire ? Une soirée ciné, ou un restaurant taïwanais ? Ou peut être m’acheter une nouvelle console, le nouveau RPG sortir sur switch me fait de l’œil depuis un moment et-


- …

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Si je trouve un jour celui qui a crée ça, je lui pète les genoux.

Il devait être environ 10 heure quand je suis arrivée aux coordonnées, ne sachant pas à quoi m’attendre, j’ai décidé de prendre une tenue de sport qui traînait dans mes affaires. Elle n’avait pas servi depuis longtemps, et disons que faire du footing ou de l’escalade n’était pas dans mon programme habituel, je préférais perdre mon temps à m’amuser ou à sortir, profiter de mes pauses en quelque sorte.

Le ciel ? Pas mauvais. Le vent ? Une bonne brise. Mon regard se perdit dans le paysage qui se défilait au loin, me rappelant à quel point ma vie était si infime devant l’immensité de la nature, une nature si vaste, souvent sous-estimée, mais si belle.

Entre la fin de mes heures et jusqu’à maintenant, j’ai pris plus de temps à me consacrer à ce fameux système. L’envie n’y était pas vraiment, mais c’était une réalité à laquelle je devais vivre, donc autant s’armer rapidement afin de faire face à un maximum de situation.
Outre la fiche de personnage digne d’un RPG comme Fynaal Fantasy ou Draagon Quouest, il offre un inventaire et des compétences lié au personnage.
La vraie vie devenant un jeu vidéo , si je devais résumer ce que faisait le système, y a même la logique des quêtes, de la boutique et des récompenses, si ma phrase n’aurait pas de sens pour certains, je ne sais pas comment le dire autrement.
J’ai tenté de mettre des choses dans l’inventaire, comme des vêtements ou des meubles, mais il semblerait que pour le moment, je ne peux pas mettre grand-chose en plus de l’équipement qui existait déjà à l’intérieur.
Je pris pour qu’il augmente de volume à l’avenir, je pourrais peut être enfin cacher mes économies en toute sécurité, loin de ces rapaces en forme humaine que l’on nomme banquier.

Le système était une épine dans le pied, mais il avait au moins des avantages.

En parlant du système, je n’ai pas pu m’arrêter de penser à ses origines. D’où venait-il ? Comment faisait-il pour exister ? Etc…
De base, la plupart des gens subissent ce dont on appel un « éveil », mais on n’a jamais trouver pourquoi on gagnait subitement ce genre de capacités.
Certains pensent que c’est une mutations, d’autres, que c’est lié à un moment inconnu qui déclencha instinctivement nos pouvoirs.
Après certes, on s’y est fait avec le temps, même moi, je ne porte pas trop d’importance à ce genre de questions, toutefois, les derniers évènements font que je redouble de vigilance.
L’éveil, donjons et à présent, un système.
Rien que de mariné fait en sorte que je sens un semblant de connexion entre ces trois là et à mes yeux, ça ne m’a fait que de me donner des frissons.

- Bon aller, c’est pas tout ça, mais j’ai une quête à effectuer, alors on se bouge !

Marchant d’un pas décidé, j’allais vers l’endroit qui provoquera une énième crise de colère.

- Aaaaah-aaaaah-aaaaaaaah… (halète)

Il est quel heure ? C’est bientôt fini ? Pourquoi il fallait que ça soit ici ?

Mon état actuel n’était guère réjouissant. Un corps trempé de sueur, un souffle saccadé, la gorge en feu, la lourdeur et la raideur de mes membres…
Ma tête était partagée entre le fait de soutenir l’effort et d’insulter tout ce qui existait sur Terre, à tel point que je crachais mon venin sur le système.
Vraiment ? 20 kms ? En montagne ? C’est qui qui a fabriqué ce système ?! Qui est ce malade mentale, ce petit bâtard, cette immonde connard qui s’est dit : tiens, je vais faire en sorte que la personne qui reçoit cette quête va faire une vingtaine de kilomètres en hauteur, avec cinq cent mètres de dénivelé autorisée et qu’il aura un temps impartit pour réussir, sous peine de recommencer.

Sale con ! Bâtard ! Enfoi- [la suite de ce long passage a été censuré pour des raisons divers et variés, afin de protéger la sensibilité des plus jeunes, car les gros mots, c’est pas beau à entendre.
Nous vous remercions de votre attention et vous souhaitons une agréable journée, pour compenser votre perte d’attention, cliqué sur ce lien qui s’affiche juste ici.]

Bon ! Restons concentré ! Il fallait que je garde mon énergie au maximum et ce n’était pas en hurlant des noms d’oiseaux, que ça allait changer ce qui se passait en ce moment même.

L’entièreté de mes membres pesaient 10 tonnes, boire ne ferait qu’aggraver la situation en me faisant perdre le contrôle de ma respiration. Le seul moyen de réussir était de s’obstiner à aller plus loin, tout en gardant un maximum ses forces et faisant attention où je mettais les pieds.

La hauteur rendait ce lieu comme coupé du monde.
Le vent caressait l’entièreté de mon corps, comme s’il voulait m’aider dans ma tâche.
Le son de mon souffle et de mes pas, étaient les seuls à résonner aux alentours.
Je n’avais jamais vraiment quitté la ville depuis mon enfance.
Pas par peur ou désarroi, juste que ma vie changea de tout au tout en quelques années.
D’abord en ne ressentant pas pleinement la beauté du monde extérieur, préférant rester où je vivais, puis mes obligations envers ma mère.

Quelle ironie, c’est en grandissant que l’on se rend compte de la valeur des choses, du moment présent, pourtant, le monde autour de nous nous force à rester par diverses obligations.
En prenant de l’âge, nous avons gagnez en sagesse, mais perdu en liberté.
Peut être que grandir n’est que le fait de comprendre que chaque chose à un prix.

Une nouvelle inspiration se mêla dans toutes ces pensées philosophiques, tandis que mon enveloppe charnelle continuait à quémander une pause.
Qu’importe si c’est le cas ou non, le passer est le passé, je ne peux y retourner et effacer ce que je fais, même si je regrette certaines choses. Ce dont je dois me focaliser, c’est sur l’avenir.
Avancer, avancer et encore avancer, c’est le mode de vie qui m’a portée jusqu’ici et m’a fait tenir bon.
Je ne peux refaire le monde, ni mon revenir en arrière, néanmoins, j’ai toujours le futur, le futur auquel j’aspire, le futur qui me fera sûrement rire ou pleurer, pourtant, je veux me battre pour ce jour prochain...



Lorsque le message du système réapparu, je ne put m’empêcher de lâcher un soupire de soulagement avant de m’écrouler au sol.
Je ne pouvais plus bouger, je ne voulais plus bouger.
J’observe le ciel qui le fit en retour, conversant en silence le temps d’un instant, réfléchissant à ce qui m’avait trotté la tête pendant la course.

- Pour le lendemain…

Même si je n’affirmais rien, le système m’a aidée d’une façon. Bien sur, il peut se carrer mes excuses où je pense !
Malgré tout, cette effort m’a aidée à me libérée, alors j’arrête les plaintes. Content ?


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……………………………………………………………….. Sincèrement, si un jour celui qui a crée ce système, je lui fais sa fête.