Survivre à l'invisible [Quête]

Ce RP se passe après le [Flashback / Solo] « Nostalgie »

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Le réveil sonna pour me prévenir que l’heure de se lever était arrivé.
Sincèrement, je dirais que je suis de ceux qui se lèvent dans les secondes qui suivent, mais pour le moment, je n’avais pas le désir de le faire.

- Un rêve…

Mes mains se dirigeaient d’eux-mêmes vers mes yeux, effleurant l’humidité qui glissait sur mes joues. Pleuré n’est pas dans mon style, mais chacun peut se trouver dans une situation où on peut se sentir plus faible qu’à l’accoutumé.

- Mère…

Des instants de ma vie refirent surface, les origines de ma morosité matinale faisaient en sorte de me donner moins de raison de me débattre, de rester dans mon lit et de contempler le plafond.

Il est vrai : parler de ma mère est un sujet sensible pour moi, le genre de conversation que je préfère n’en discuter avec personne. Ridicule hein ? Mais je l’assume entièrement.
Je suis fier d’être fier d’elle et je suis fier d’être sa fille, de l’aimée.
Je ne serais pas là aujourd’hui sans elle et pour ça, je lui dois tout.

Soupire Mon regard traîna ici et là, continuant inlassablement de me laisser plus de temps à moi-même.
Néanmoins, je me dois de réagir au bout d’un moment.
Rester sans rien faire n’est pas mon style, me morfondre encore moins.

- Debout Orlov, l’avenir appartient à ceux qui se prennent en main !

Mes mains attrapèrent ma couverture avant de quitter promptement mon lit.
Il était quel jour… ? Vendredi. J’activais mes neurones pour me rappeler si oui ou non, on m’a contacté pour un travail… Rien.

- Donc, c’est un jour libre.

Heureux hasard ? Je suis mitigée pour le coup.
Pour remplir son ventre, il faut participer à la vie active afin de vivre jusqu’au lendemain, et ce n’est pas en ne faisant rien que le repas du jour allait tomber.
D’un autre côté…

- Je peux prendre un jour de libre.

Mon humeur actuelle ne m’aidait aucunement à aider telle ou telle personne pour gagner ma croûte, voulant plutôt montrer mon majeur à celui qui avait la merveilleuse idée de me les brisés.

- C’est décidé.

Aujourd’hui, il fallait penser pour soi.

- Et un de plus !

Le marteau s’abattit telle une épée de Damoclès sur la taupe qui sortait de son trou, lui défigurait le visage à tout jamais… Je rigole bien sûr, je ne fais que frapper une figurine qui faisait des va-et-vient.
Le Tape Taupe, le genre de divertissement qui me fait le plus grand bien.
Soit ça, soit me défouler sur un énième connard en lui rouant de coups jusqu’à ce qu’il tombe au sol.

Ai-je déjà dis que j’avais un tempérament de feu ?

Massacrant encore et encore ces petites choses, je m’étonnai de la rapidité de mes coups et de l’acuité visuelle dont je fis preuve. Il est vrai : je suis une joueuse maintenant, une éveillée ayant obtenu un pouvoir m’octroyant la capacité de choisir mes pouvoirs, d’augmenter mes propres facultés physiques ou magique à un niveau que je ne sais pas moi-même jusqu’où je pourrais aller. Pour être franche, je n’aime pas cette histoire. Le premier éveil était un simple renforcement me catégorisant dans le rang le plus bas : E ; cependant, il restait mon pouvoir, ma propre capacité qui sommeillait en moi, qui était une part de moi-même.

Or, le système est différent.

Je ne l’ai jamais choisis, « il » m’a choisi.
Je ne l’ai jamais souhaité, « il » est venu à moi.
Il n’était pas une partie de moi, il l’est devenu sans mon consentement.

Sans lui, je serais morte, c’est clair et net.
Mais le fait de refuser mon heure a-t-il un coup ?
Le fait d’accepter ce pouvoir a-t-il un prix ?
En troquant ma survie, je lui ai donné une chose bien plus précieuse…
Ma liberté.

BANG

Le son acclamant la fin du jeu retentit de sorte à m’extraire de mes pensées.
Ah Elena ! On avait dit qu’aujourd’hui était un jour pour soi ! Concentre toi !
Je me gifle les joues d’un coup sec, attirant un regard circonspect au vendeur qui admirait ma fulgurante prestation qui allait lui voler l’un de ses meilleurs prix.
Aucune pitié, ton trésor sera à moi !

- Je vais prendre ceci. Lui pointant du doigt une très grosse peluche en forme de licorne.

Il grimaça, mais je n’en avais cure. Il n’avait qu’à prier pour que je ne sois pas là en ce moment, mon talent me fait parfois peur ~.
Attrapant mon dû, je pris une direction au hasard, voulant me laisser porter par la joie présente.

- Tant que j’y pense.

Je fis un demi-tour et rangeai la peluche dans mon inventaire en me cachant du mieux que je peux, le mettant côte à côte entre de l’équipement et des trucs en tout genre. Vouloir poser en tant que surhomme n’apporte que des emmerdements, alors autant se faire discrète.

- D’ailleurs, et la quête de cette semaine… ?

Rien reçu hier, ni avant-hier, était-il en grève ? Se serait-il dit qu’il en avait marre d’être une enflure m’emmerdant toutes les semaines avec ses quêtes à la con ? Hahahah, je n’y crois pas une seconde.
Haussant des épaules, j’allais là où le vent m’emporte, ayant espoir que ce jour se finit sur une note positive…

C’est ce qui va se produire hein ?

Le temps passa.
Il devait fin d’après-midi quand j’ai décidé d’arrêté pour aujourd’hui. La cueillette n’était pas vraiment bonne, mais pas mauvaise non plus. Les marchands commençaient déjà à ranger leurs produits et à mettre leurs stands dans leurs véhicules.
Pour ma part, c’était la fin de la journée.
Me suis-je amusée ? Beaucoup, surtout lorsque j’observais la tête des vendeurs lorsque je gagnais le premier prix à leurs jeux, elles étaient hilarantes.
J’espère juste qu’ils ne se souviendront pas de moi la prochaine fois, sinon ils me vireraient sans même essayer leurs nouveaux jouets.

- Rentrons, j’espère que l’on m’a appelé pour une possible embauche dès demain.

C’est vrai.
Même si cette journée était consacrée à mon bien-être, je ne pouvais vivre comme ça jusqu’aux restants de mes jours, la société ne me le permettrait pas.
Soupirant en pensant à demain, mes jambes me guidèrent vers mon domicile.



Le temps se figea en un éclair.
Le fond sonore disparu sans laisser de trace.
Ceux qui étaient avec moi côte à côte dans la rue n’existaient plus.

C’était le noir, éclairé par un écran bleu qui s’illuminait devant mes yeux.

Baboum

Mon cœur recommença à battre de nouveau, mais mon esprit avait toujours du mal à accepter la situation.

Survivre.
Un mot si simple, pourtant si dangereux quand le sujet diffère.
Dangereux.

Un frisson glissait le long de mon dos, ma vision essayait tant bien que mal de reprendre des couleurs, lui qui voulait fuir la réalité.
Mon corps ne mouvait plus.
Je n’arrivais plus à réfléchir.
Je ne voulais plus faire face à la réalité…
… Parce que je sentais quelque chose.

Quelque chose…
Quelque chose était ici.
Je ne sais pas comment, mais ce sentiment étouffant me le prouvait.

Quelque chose était là pour moi.


Quelque chose était là pour ma vie.


Ce sentiment étouffant, cette main froide caressant chaque partie de mon corps, se délectant de ma peur.
Peur, c’était ça qui me figeait au sol, jusqu’à me faire oublier de respirer.


- Haaaa haaaa haaaa-…

La sueur perla le long de mes membres.
Mon corps se frigorifia.
Ma gorge se noua.

C’était la même chose à ce moment-là. Ce moment où la porte de cette salle s’était fermée, où tout le monde tomba au sol, sans une trace de vie, où j’ai sentis que mon heure était arrivée.

Baboum, baboum, baboum…

Les gens autour de moi me regardaient, mais je n’en n’avais cure.
Certaines m’interrogeaient, mais je n’entendis rien.
L’un d’entre eux s’approcha de moi en levant la main, ne sachant ce qu’il me voulait.

Baf

Mon corps agit de lui-même, repoussant l’individu par la même occasion.

Fuir.
Je dois fuir.
Chaque fibres de mon être me répétaient cet ordre, mon instinct en disait la même.


Alors je cours, je cours sans me retourné, pour échappé à cette chose qui me faisait craindre pour ma vie.

- Haaa haaa haaa haaa-

L’air.
Ma gorge, mes poumons et mes muscles avaient besoin d’air.
D’air et de repos.

Depuis le début du compte à rebours, j’ai commencé à courir partout en ville, là où il y avait d’abord le plus de monde, puis dans les endroits isolés, à mesure que l’heure avançait.
Partout où j’allais, à un moment, ce sentiment morbide revenait à la charge.

Je ne savais pas ce que c’était, ni même qui il était.
Mais une chose était sûre…


Je n’étais pas habituée à ce genre de situation, pour dire même, c’était une première, si on oublie cette fois-là au donjon.
Après tout, je ne suis qu’une éveillée de rang E, donc n’étant pas faite pour le combat, mon quotidien était en dehors ces derniers.

- Haaaa... haaaa... haaaa...- Merde.

Tout cela était encore la faute du système.
Lui qui me forçait à effectuer ses missions ici et là à travers la capitale et ses alentours, il m’avait de nouveau mit dans une de ses énièmes quêtes à la con.

Cependant, cette fois-ci était différente.
À cet instant, il avait décidé d’aller au niveau supérieur.
À cet instant, il avait prit la décision de me forcer à aller plus loin.
… Au risque de me tuer.

- Espèce de fils de p*te !

Bam

Une douleur cinglante se répartit le long de ma main, mais mes pensées avaient autre chose en tête.
Mon niveau de stress était déjà bien haut, mais maintenant, la colère le fit monter à un rang de plus.
Cet immonde fils de chien m’a envoyé à la mort, comme si je ne valais pas un clou.
Et le pire dans tout ça…

- C’est que je n’ai pas le choix.

Je levais les yeux vers le plafond de l’immeuble abandonné, reprenant tant bien que mal mon calme.

- Inspire, expire… Inspire, expire.

Ce dont j’ai le plus besoin sur le coup, c’est de calme, de calme et de forces.
Mon corps se détendit peu à peu, mon rythme sanguin redevint calme.
Être calme est la clé, être calme est ce qui permet de trouver une solution à chaque problème.
J’expire une énième fois, me concentrant sur mon principal objectif.

- Comment tenir jusqu’au bout ?

À peu près la moitié du temps s’est écoulé depuis le début.
La bonne nouvelle, c’est que pour le moment, il n’est pas proche de moi.


Je n’ai peut-être pas l’instinct d’une chasseuse, mais j’ai toujours eu un bon sixième sens lorsqu’il s’agit du danger.


Peut-être que mon premier éveil n’était pas aussi qu’une amélioration physique.


Assez !

Je tente de rester calme, je dois rester calme.
Il en est question de ma vie.


BAM!

Ma tête se fracassa contre le mur le plus proche, un nouveau signal de douleur fit gémir ma tête, le sang se mêlant à la sueur.

- Si je n’arrive pas à me maîtriser avec des mots, alors je n’ai qu’à me l’inscrire dans le crâne.

J’ai mal, cette blessure me fait mal.
Il faut vraiment être con pour faire ça, pas vrai ?
Alors je suis la plus grande des connes.
Mais si ça m’aide à me reprendre en main, alors ce n’est pas cher payer.
Si je dois encore le faire, alors je le ferais.

- Maintenant, reprenons…

Sortons de ce bourbier.

Encore.
Cette boule qui serrait mon ventre revient à la charge.
Cette oppression qui revient à la charge une énième fois.

Combien de temps s’est-il écoulé depuis ma dernière pause ?
Une heure ? Deux heures ? N’ose pas me dire que cela ne fait que cinq minutes.
Non, je ne devrais pas regarder.
On dit souvent qu’il ne vaut mieux ne pas connaître certaines choses, de peur d’avoir trop d’espoir.
Ce chronomètre en est bien l’exemple.
Je ne dois pas me fier à lui, ni même au système.
Seulement à moi.

- C’est ce qu’il souhaite sûrement faire.

Le créateur du système.
Il génère des quêtes et me force à les accomplir sans se soucier de mon avis.
Tout cela pour une chose.

- Il veut que je m’améliore.

Que j’évolue, que j’aille au-delà de mes limites, que je les surpasse.

Tic

Un léger son sortit de ma langue pour montrer mon agacement.
Pendant que je survis du mieux que je peux, il poursuivit ce désir de pourrir ma vie.
Tu n’a pas de passion dans la vie ? Un hobby ? Tu n’as que ça à foutre que de me les briser ?!

La peur était toujours présente, cependant, elle n’était pas la seule chose qui m’habitait.

Mes poings se crispèrent, mes doigts jaunissent, mes dents se serrent de plus belle.
Depuis que je me suis arrêtée pour retrouver mon souffle, j’avais ce désir qui coinçait ma poitrine.
Un désir malsain, pas au point de l’appelé morbide, hors, suffisamment collant pour que ma frustration atteigne des sommets.

Colère.

Cette chose empiétait sur ma façon de vivre, empiétait sur ma liberté, empiétait sur ma fierté.

- Immonde connard, crevard de merde, enfant de-…, sale chien ! Va te payer une vie ! Tu te prends pour qui ?! Pour Dieu ?! Depuis quand on doit obéir aux chiens qui ne montrent même pas le bout de leurs queues ?!

Mon sang ne fit qu’un tour rien que d’y repenser.
Avoir des chaînes était tout sauf un passe-temps que j’avais, encore moins maintenant, je suis quelqu’un de bien trop orgueilleuse pour les aimés.
Hélas, craché dans l’air n’enleva en rien ce frein, ce poids, que mon corps traînait le long de ma course, et ce n’était que le début de tout ça.
Le système continuera encore et encore à envoyer des quêtes, à me gêner dans ma vie, à devoir dicter mes faits et gestes.
Le seul moyen d’aller à son encontre…

- C’est de le surpasser…

Si je ne le surpasse pas, il empirera ma vie sur tous les fronts jusqu’à ce que je meure.


Un frisson de dégoût me traversa de toute part.
Une image d’un lit d’hôpital, une femme allongée, les yeux fermés, aider par des appareils pour rester en vie.

Baboum

S’il ose aller jusque-là…

Baboum

S’il prend vraiment cette voie…

Baboum


L’écran de quête apparût comme pour me couper dans ma réflexion.
3 heures, je devais tenir pendant 3 heures contre quelqu’un qui veut ma peau.
Mais après, que va-t-il se passer ? Celui qui me poursuit va vraiment me laisser en paix ?
C’était le genre de question qui emmerderait n’importe qui sur le coup, néanmoins, garder les pieds sur terre est ce qui m’a aidée à rester en vie jusqu’à ce jour.

- Encore un effort.

Reprenant de plus belle ma course, j’utilise le peu d’énergie me gardant opérationnel pour persévéré dans l’effort.

20 minutes se sont écoulés depuis que l’écran de fin pointa le bout de son nez.
Mes membres ne bougeaient plus, ma vision se brouilla, un mal de crâne immense remplaça l’adrénaline et le stresse accumulé le long de ces dernières 24 heures.

Je ne m’étais pas pleinement reposé, ni pleinement endormis quand je le pouvais. Forçant mon corps à développer une résistance aux bras de Morphée, mangeant tout ce qui pouvait m’apporter en nutriment nécessaire pour tenir. Parfois, je payais, parfois je prenais ce qui traînait ici et là. Rien que d’y penser, l’envie de vomir refait surface.

- Comment suis-je arrivée ici déjà ?

C’était comme si on me martelait depuis mon corps, le désir de garder mes yeux ouverts laissait place à la somnolence. Le nombre d’heures où j’étais dans l’inconscience devait à peine dépasser les 4 heures, avaler des tubes de vitamines et du café avait joué un rôle.

Mon corps entier faisait l’étoile de mer au sol, mes yeux fixèrent le plafond de la salle que j’ai réservée pour la journée sans réellement l’observer.
C’était un netcafé… je crois. Je ne sais plus et je n’ai ni la force, ni l’envie de répondre à cette question. D’ailleurs, je ne sais même plus quel jour il est.
Merde.
Pourquoi je me force à être un minimum active déjà ?
Ah oui, c’est vrai, le tueur fou.
Il n’était jamais apparu devant moi, il ne m’a pas touchée ni blessé une seule fois, pourtant, je savais qu’il m’en voulait.

- Me voulait-il vraiment du mal finalement ?

Ha ! Qu’il allait me tuer ou non n’est plus important, en revanche, le fait qu’il ne soit plus à mes trousses l’est.
La quête était finie, mais rien ne l’empêche de continuer à vadrouiller après ça.
Je vais devoir faire attention lors des prochaines semaines…

- Quand à toi…

Cette fenêtre était là.
Je n’y ai pas touché par la simple et bonne raison que je ne voulais pas me bouger pour la fermée. C’est comme si elle me narguait du haut de son arbre, perché, me toisant du haut de son abri à se moquer de moi.

- Je vais jouer à ton petit jeu…

...pour le moment.
Ma confiance en lui n’a pas changé, elle a même baissé. Or, je ne peux rien faire pour m’en débarrasser. Alors j’accepte. J’accepte à contre cœur son existence, sa perpétuelle manie de venir me pourrir la vie.
Je n’ai jamais eu le choix de toute façon.
Au début, je pensais l’inverse, me disant que ce n’était rien de grave, que tout cela allait bien se passer, le doute persistait, mais ça n’allait pas plus loin.

Jusqu’à hier soir.

La situation était devenue plus compliquée, ne créant que des zones d’ombre sur d’autres zones d’ombre. La seule chose qui est sûr, c’est que je dois mettre les bouchés double.

- Je vais devoir aller dans les donjons.

L’envie n’y était pas, c’était plutôt la dernière chose dont je voudrais, mais je n’ai plus le choix…
Dès à présent, je vais devoir viser de plus en plus haut pour continuer à marcher sur mes deux jambes.

- Merde, j’en ai tout, sauf l’envie.

Après cette déclaration, le vide s’empara de moi et me plongea dans la nuit noire.