Ravenale

10h du matin, appartement de Kasumi:

Sur une petite route de campagne, sort d'une autoradio du rock des années 60, 70 et 80. La route vide entourée de champs gelés par le froid laisse circuler une assez spacieuse voiture dont la trajectoire parfaite épouse les courbes du bitume à un niveau de précision des plus inhumains. A l'intérieur du véhicule, l'on peut apercevoir un bien inhabituel sourire. Sincère, chaud et libre, le visage qui entoure ces joyeuses lèvres est pourtant usuellement figé dans une froideur naturelle de laquelle son entourage a fait son quotidien. C'était une vision presque paranormale lorsque l'on parlait de cette jeune femme aux cheveux noirs. Etait-elle malade ? Non, elle laissait juste éclater les émotions positives qu'elle accumulait pendant sa vie. Et elle en avait beaucoup, surtout ces derniers mois.

Ainsi, alors qu'elle voyait la route se rapprocher puis passer derrière elle dans une vitesse toute relative pour l'instant, son sourire ne faisait que s'élargir. Cette route, elle la connaissait parfaitement, elle la prenait chaque année quand elle commençait son voyage et elle savait qu'après les petits virages, elle atteindrait une ligne droite toujours vide. Elle trépignait d'impatience, serrant le volant dans ses mains, elle voyait cet angle droit approcher. Elle freina, tournant à droite. Elle y était : Cette autoroute qui lui paraissait infinie. Elle prit une grande inspiration et changea la musique.


Elle laissa son souffle s'échapper doucement de ses lèvres alors qu'elle agrippait de nouveau la roue, posa son pied sur la pédale d'accélération et compta... Un... Deux... Trois. Elle fonça à toute vitesse, laissant le paysage défiler à toute vitesse, au rythme de la musique et de son coeur. Malgré le tempo lent du morceau, tout semblait aller si vite et lentement à la fois. Mais ce n'était pas encore ça... Plus vite... encore... Elle devait aller plus vite !

La route infinie déformait le décor, de formes abstraites se cassant au fil du chemin avant de disparaître et de ne laisser que du sombre néant.

Son coeur battait... Plus vite...

La couleur noire continuait de défiler alors que de petites étincelles jaunes se formaient au loin. Elles les voyait mais ce n'était pas assez. Elles devaient apparaître d'avantage !

Plus... vite !

Les étincelles se changeaient en traces de lumière, tournant autour de la voiture. Au-dessus, en dessous, à droite, à gauche et au loin, elle pouvait apercevoir une lueur comme au bout d'un tunnel. Et c'était son objectif, elle devait l'atteindre !

PLUS VITE !

Les mouvements lumineux s'intensifiaient alors que la vitesse semblait faire disparaître le véhicule, les vêtements, la route, tout ! La jeune femme voyait son corps se désintégrer alors que son rire se perdait dans l'infinité de ses émotions et de son plaisir ! Son coeur se soulevait, s'envolait, ses yeux brûlaient, se perçaient quand finalement tout cessa. La musique était terminée.

Elle freina, en plein milieu de la cambrousse, ses yeux humidifiés de larmes. Elle riait. Elle riait à gorge déployée.

-HAHAHAHAHA OUI ! OUI ! HAHAHAHAHAHAHAHA ! C'EST TELLEMENT BON ! HAHAHAHAHA !

Ce fou rire dura de longues secondes. Elle se tenait le coeur. Elle était heureuse, elle était désincarnée, une masse de joie qui ne pouvait plus cesser de rire en profitant de ces sensations qui la plongeaient dans un intense bien-être. C'était... Tellement bon.
Elle finit par se calmer, respirant par saccades, elle laissa son adrénaline et son endorphine redescendre, puis elle tomba dans son siège, sourire assagi. Elle essuya ses larmes alors qu'elle observait l'heure.

-Midi trente... J'ai encore de la route à faire !

Kasumi avait posé son téléphone sur le siège passager et elle le regardait parfois, comme si une notification allait en sortir. Surement par habitude. Mais il y avait une forme de satisfaction à s'attendre à un énième bip et ne jamais l'entendre pointer le bout de son .flac. C'était presque si elle ne laissait pas l'appareil là exprès, juste pour cette sensation. Et à chaque fois qu'elle le regardait, elle esquissait un sourire.
Enfin bref, elle avait fini par quitter les routes de campagne pour revenir sur une nationale depuis laquelle elle pouvait apercevoir des villes au loin. Quelles villes ? Aucune idée. Où allait-elle ? Aucune idée. Comme à son habitude, la fleuriste partait à l'aveugle, elle ne prenait jamais les mêmes routes et n'arrivait donc jamais aux mêmes endroits. La mer, des auberges, des forêts, des montagnes... et des fois Tokyo. Enfin, cela lui était arrivé une fois de s'y retrouver sans vraiment savoir comment.

Dans tous les cas, elle était maintenant très loin de Sapporo. Probablement longeant la côte, elle n'avait pas vu la mer jusque là et pour le coup... elle irait bien tiens ! De plus, il avait commencé à neiger quelques heures plus tôt et le bord des routes était désormais complètement recouvert de flocons. C'était donc décidé ! La joueuse alluma son GPS de la vieille époque, constatant qu'elle n'était en effet pas loin de l'océan. A peine à une heure, quelle aubaine !
Bon, avant toute chose, elle s'arrêta dans une station service pour remplir la voiture et son estomac, puis vider sa vessie.

Elle en profita pour simplement s'arrêter et regarder la neige tomber, un chocolat chaud dans les mains. Le silence de l'hiver était relaxant.

-Aaaaaah... Quel pied... QUEL ! PIED !

Le cri s'était égaré, sans écho, sans personne pour l'entendre. Sans vraiment qu'elle ne s'en aperçoive, elle avait bien vite terminé son chocolat. Ses mains recommencèrent à geler alors qu'elle remonta dans sa voiture, réchauffant le bout de ses doigts de par son souffle. Elle put dès lors reprendre le volant.
C'est trois petits quarts d'heure plus tard qu'elle arriva enfin sur la côte. Le vent soufflait puissamment et le sable se mélangeait à la neige. Elle ne comptait pas se geler, elle enfila donc des protections pour ses oreilles, une écharpe, des gants, puis ferma son manteau, naturellement chaud. Elle descendit de son véhicule avant de s'aventurer sur la surface blanche menant à l'océan. Une vue des plus atypiques dont elle avait du mal à profiter à cause du vent.

-Eh bien, je ne pensais pas voir un tel panorama.

Qu'avait-elle dit ? Même elle ne s'était pas entendue. Les bourrasques était si brutales qu'elles couvraient complètement tous les sons qui s'échappaient de sa bouche. Cela la fit sourire quelque peu et elle décida de reprendre sa marche. Elle arrivait au bon moment, la marée était basse et apercevoir la mer se faisait difficile. Mais elle ne cesserait pas de marcher avant de l'atteindre, oh que non !
Et même, elle se mit à courir à toutes jambes, affichant un immense sourire d'adrénaline !

-YEEEEEEHA !

Elle n'entendait pas ses propres pas mais ce n'était aucunement grave, elle était comme une feuille dans le vent, elle se laissait emporter comme la plus innocente des enfants ! Au bout d'une dizaine de minutes, elle sentit le sable et la neige commencer à faire de la résistance : Elle avait atteint l'eau et ses pieds commençaient à faire splosh splosh. Arrivée là, le vent était encore plus violent.

Ici, elle pourrait crier ce qu'elle voulait, personne ne l'entendrait... Elle prit une grande inspiration avant  de finalement hurler :

-JE T'AIME MIRAI ! TU ES LE SOLEIL DE MA VIE ! MERCI DE M'AVOIR SAUVEE ! JE T'AIME ! JE VEUX VIVRE ET MOURIR AVEC TOI !

Une déclaration qui s'était perdue dans les tempêtes mais qui, d'une manière ou d'une autre, finirait par atteindre sa destinatrice. Elle avait autre chose à dire cependant...

-LA PIZZA A L'ANANAS C'EST TRES Bon ! ET C'EST SÛREMENT MEILLEUR POUR LA SANTE QU'UNE PIZZA NORMALE ! SI VOUS AIMEZ PAS CA, C'EST VOTRE PROBLEEEEEME !

Elle laissa s'échapper un petit rire avant de finalement faire demi-tour. Arrivée à la voiture, elle se réinstalla à l'intérieur, bien chauffé et se remit dans une tenue plus confortable.

-Déjà 20h ?! Mince alors... Je vais devoir chercher un petit restau et... Ouais, je vais dormir dans la voiture, ce sera très bien.

La fleuriste conduisit jusqu'à la ville la plus proche. Elle ne savait même pas laquelle c'était. Elle se gara là où elle trouva de la place, puis pénétra le premier restaurant qu'elle put trouver : un ramen shop, parfait !
Elle s'installa à table pour commander la spécialité de la maison.

-Un grand bol s'il vous plaît ! Je meurs de faim !

A peine dix minutes plus tard, sa portion était arrivée à table. Mais malgré son attitude plus libérée, elle mangeait tout de même très poliment. Bruyamment évidemment, elle appréciait son repas ! Mais très calmement, yeux fermés et affichant une mine satisfaite après chaque bouchée.

-Mmmmmmmh cha faigeait longtemps que j'avais pas mangé de ramens toute cheuuuule...

Son ventre était rond, elle le tapota quelque peu avant de laisser s'échapper un soupir. Elle paya sa part, renfila son manteau et alla s'installer dans son véhicule. Elle ferma les rideaux et lança un film sur le lecteur de blu-rays portable qu'elle avait emmené. Cette journée avait été bien agréable et elle s'endormit, pressée de passer à la suivante.

-Argh, j'étais sûre que par là...


Beatles dans les oreilles, Kasumi avait repris son road trip. Actuellement, l'on pouvait apercevoir sa voiture tourner en rond dans des routes de forêt enneigées. Mais pourquoi en rond ? Eh bien, elle connaissait parfaitement cet endroit car elle s'y était déjà rendue lors de l'un de ses précédents périples et elle y avait trouvé quelque chose d'assez incroyable auquel elle ne pensait qu'à retourner à cet instant. Mais il semblait que les arbres affaissés par la poudreuse cachaient cet endroit tant convoité.

-C'est pas vrai ! J'étais sûre que c'était ce coin pourtant ! J'avais tourné à gauche... Euh... Je crois...

Etait-ce marqué sur l'un de ses nombreux post-its ? Non... Elle devrait encore errer un moment pour trouver ce qu'elle cherchait. C'était déjà un exploit qu'elle se souvienne de l'existence de ce truc, alors se rappeler du chemin, il ne fallait pas trop espérer. C'était déjà un exploit qu'elle soit de retour sur cette route après trois ans sans y être passée, il ne fallait pas trop espérer. C'était déjà un exploit. Restait que la fleuriste était en train de perdre de précieuses heures sur son troisième jour pour retrouver ce qu'elle cherchait désespérément.


Irritée, elle décida alors de tricher ! Elle vira rapidement avant d'engouffrer son véhicule dans la forêt, persuadée qu'elle trouverait plus facilement ainsi. Une fois dans un endroit assez dégagé, elle sortit, se plaça sur le toit alors que la musique jouait toujours à l'intérieur. Faisant jouer sa statistique de perception, elle observa extrêmement attentivement tout autour à l'aide ses yeux Legolas yeux d'aigle. Elle dut se tourner pendant deux bonnes minutes avant d'ENFIN apercevoir sa convoitise.

-AHA ! Le voilà !

Dans sa joie, elle avait glissé du toit et s'était écrasée dans la neige. Elle enleva la poudreuse de ses vêtements avant de reprendre sa voiture et de se mettre en route jusqu'à son objectif. Une victoire si elle en était ! Sans même revenir sur la route, notre joueuse fonça en direction de sa destination qui n'était même pas si loin que ça. Une fois arrivée, elle freina brusquement pour s'arrêter pile là où elle souhaitait se trouver.
Elle sortit de nouveau du véhicule avant de s'étirer et d'admirer le panorama, encore une fois vide de toute présence dérangeante. Un panorama des plus particuliers car il s'agissait ici d'un immense lac au beau milieu d'une clairière. Une étendue d'eau cristalline parfaitement gelée et solide. Et si la fleuriste était si excitée à l'idée de s'y retrouver, c'était parce que la solidité de la chose lui avait permis de patiner dessus en chaussures !


Alors qu'un nouveau morceau se jouait sur l'autoradio, elle prit la température afin de voir si c'était toujours aussi costaud... Et ça l'était ! Elle commença donc à glisser comme si elle avait des rollers au rythme de la musique qu'elle entendait toujours grâce à l'écho. Des pirouettes, des petits sauts, des toupies, jusqu'à en avoir le souffle coupé. Les yeux fermés, elle souriait en profitant de l'air hivernal. Ce n'était pas aussi intense que sa grande accélération du début mais elle en oubliait la notion du temps, il s'étendait, ralentissait, se répétait et faire des tours du lac lui donnait l'impression de remonter le temps

La liberté.
Personne pour la juger.
"Tu es tellement mieux comme ça."
Personne pour lui poser de question.
"Pourquoi tu te retiens d'habitude ? Tu devrais te lâcher."
Non.
Silence.

Personne ne pouvait simplement accepter que sa nature pouvait simplement dévier le temps d'une semaine sans explication concrète. Et avec ce téléphone éteint et cette solitude, elle pouvait être certaine que personne ne viendrait lui demander des comptes. Elle pouvait glisser, glisser ! Encore et encore sans jamais n'atteindre une fin de piste ! Elle glissait ! Glissait ! Encore, plus vite ! Plus loin, plus infiniment !


Jusqu'à ce qu'elle ne commence à fatiguer. Elle dormirait probablement dans le coin cette nuit-là. Elle installa une chaise pliante face au lac, sortant un onigiri et un thermos de thé chaud, dégustant un bon repas tout en fredonnant les paroles de ce qu'elle écoutait.

-I give her all my love,
That's all I do.
And if you saw my love,
You'd love her, too.
I love her... Popom popom...

Une bouchée.

-She gives my everything.
And tenderly,
The kiss my lover brings.
She brings to me,
And I love her... Tatam tatam...

Passé ces paroles, elle se contenta de la mélodie et étonnamment pour elle, elle s'endormir sur sa chaise, un sourire satisfait sur le visage et la main sur l'estomac.

Il lui restait deux journées avant de rentrer, deux petites journées. Elle avait déjà beaucoup profité de son road trip. Après ses trois lieux les plus marquants, elle en avait profité pour faire une séance de shopping intensif dans un centre commercial. Elle avait acheté un nouveau GPS et s'était surtout lâchée sur les snacks salés, elle en avait acheté un sacré nombre, tous de luxe faits par des étrangers.
Ce qui lui avait donné envie d'aller dans un marché en plein air pour profiter des stands de nourriture. Elle était du côté d'Osaka, ville dans laquelle la bouffe était une priorité lorsque l'on y passait.

Elle arriva donc face à un stand d'okonomiyakis.

-J'en voudrais deux s'il vous plaît !

Face à un stand de takoyakis.

-Je voudrais trois barquettes s'il vous plaît !

Un stand de yakisobas.

-Je voudrais une grande barquette s'il vous plaît !

Un stand de yakitoris.

-Je voudrais une paire de chaque s'il vous plaît !

Elle s'installa devant un temple, sur un banc, posant son énorme sac sur le côté, elle sortit ce qu'il contenait graduellement, un sourire béat sur le visage, rien qu'à en sentir l'odeur. La fleuriste était très loin d'aimer manger du sucré mais lorsque l'on en venait au salé, elle pouvait devenir un gouffre alimentaire. Si elle avait proposé à Ellyot d'emmener Hoshino dans un bon restaurant, ce n'était pas tant du goût de la basanée que du sien qu'elle projetait.

Vous n'imaginez pas la joie qu'elle avait d'avoir une petite amie bonne cuisinière.

Elle dévora ses brochettes : Des brochettes de kinoko et de saumon cuit, elle s'enfila ses yakisobas de manière si bruyante qu'elle en aurait réveillé le dieu du sanctuaire. Elle se brûla les papilles aux takoyakis mais leur douceur rattrapait bien vite cette douleur passagère et les okonomiyakis firent passer le tout avant un grand *BURP*, faisant comprendre aux alentours qu'elle avait bien mangé.

Bien de quoi reprendre la route donc !
Elle se remit dans sa voiture, prenant de petites gorgées d'ice tea sur le trajet. C'est en quittant la ville qu'un bâtiment attira son attention. Il s'agissait d'une vieille école parfaitement délabrée. Le grillage rouillé arborait une pancarte "Fermée - Elementary Host". Kasumi sortit du véhicule et réfléchit longuement en observant ces ruines...

-Mmmmmh... Oui, je vais rentrer dedans.

Elle fouilla dans son coffre, dégotant sa lampe torche. Elle ferma sa voiture et escalada aisément le grillage pour s'engouffrer dans le bâtiment désert. La bâtisse était en bois, tout était très poussiéreux et le sol était troué à un certain nombre d'endroits.

-Héhé, j'ai toujours rêvé de faire un test de courage comme mes copines du club.

Elle avança tranquillement dans l'école, restant prudente sur où elle mettait les pieds mais dans l'idée, elle ne montrait aucun signe de peur et pour être tout à fait honnête, elle n'en ressentait pas dans l'immédiat. Il fallait dire qu'avec son expérience de donjons, rentrer dans une école abandonnée était une partie de plaisir.
Kasumi décida de rester au rez-de-chaussée pour une raison très simple : l'endroit était en mauvais état et elle préférait éviter de chuter dans les escaliers. Elle avança vers l'est du bâtiment principal vers l'endroit qui scindait l'école en deux pour arriver devant une sorte de petit jardin à gauche duquel se trouvait une statue de loup.

Son premier réflexe fût de poser la main sur la tête du loup. Vous pensiez qu'elle la mettrait dans sa gueule ? Qui ferait ça, vous êtes stupide ?

-Même ici tu me rassures ? C'est gentil.

Mince, après avoir fait ce parallèle, elle se sentit presque mal de laisser la statue toute seule. Pendant un instant, elle envisagea même de la prendre avec elle mais... Elle prit la statue sous le bras sans aucun problème. Qu'allait-elle en faire ? L'offrir à Mirai pour voir ce qu'elle, allait en faire bien entendu.
Elle continua d'explorer, son souvenir sous le bras, arrivant jusqu'à une piscine vite et sans aucun doute pourrie. L'odeur qui en émanait était immonde et Kasumi ne préféra pas s'y attarder. Là où elle préféra s'attarder, c'était les toilettes ! Parce que dans l'immédiat, elle avait bien envie de se délester.

Mais bon, la dernière porte était fermée à double tour et la troisième aussi... Elle sortit de la pièce.

-FERMEZ LA PUTAIN DE PO- Oh elle est déjà partie...

Tiens, elle aurait juré avoir entendu quelque chose...

-Allez viens Caillou Mirai, on va rentrer.

Etrangement, sur son trajet du retour, elle se sentit un peu observée, certainement par des rats. Elle quitta simplement le bâtiment. Elle enfourna Caillou Mirai dans le coffre et se remit en route.

Vu la distance qui la séparait de Sapporo, elle allait entamer une route directe pour rentrer et ne s'arrêterait sûrement qu'une fois avant d'arriver. Elle devrait judicieusement choisir l'endroit ! Et elle avait déjà une petite idée sur la dernière zone qu'elle voulait visiter.
C'est au bout de cinq heures de routes qu'elle en croisa enfin une : Une source chaude.

-Parfait, ça va me détendre avant de rentrer.

La tenancière était une petite dame âgée tremblante, affichant un sourire rassurant. Un sourire auquel Kasumi répondit très positivement en lui laissant un pourboire. Elle ne perdit pas de temps pour s'installer dans l'eau, sachant qu'elle était seule dans la source. Elle en profita pour observer le ciel et les étoiles alors que la totalité de son corps lui paraissait fondre.

-I wonder how, i wonder why... Yesterday you told me about the blue blue sky... But all that i can see is just a yellow lemon treeee... ~

C'était étrange, cette musique lui tournait en tête depuis quelques jours alors que les paroles était à l'opposé parfait de ce qu'elle ressentait vis-à-vis de Mirai. Mais bon, le rythme était entraînant. C'était frustrant pour elle tout de même, elle aurait préféré avoir à nouveau And I love Her en tête.

Une heure passa tranquillement. Elle sortit de l'eau, but une bouteille de lait et enfin... il fût temps de rentrer.

Elle entra dans son véhicule, poussa un soupir et afficha un sourire satisfait : Quel pied avait-elle pris ! Elle avait hâte de rentrer pour retrouver Mirai, Junko et Hoshino !