- Sélène Anryena
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Date d'inscription : 18/11/2020
La même question
Lun 25 Jan - 20:02
La même question
???
???
???
Dis-moi donc… Une nouvelle fois… Ce que tu ressens à propos du monde actuel.
La même question.
C'est la même question qui commence chaque séance. La même question qui trotte dans l'esprit de la Miyamoto. Question qu'elle n'arrive pourtant jamais à se poser concrètement. Car elle ne sait pas réellement quoi dire. Ce monde la fascine, ce monde est si précieux pour elle, mais elle ne sait pas comment décrire ce qu'elle ressent pour lui. C'est bien trop flou.
Une fois encore, tu garderas le silence, pas vrai ?
Un sourire se dessine sur le visage de la silhouette en face d'elle.
Izaya sourit à son tour, un rire nerveux s'échappant de ses lèvres. La personne en face d'elle se tient sur un fauteuil, ses cheveux mi-longs et bien coiffés mis en avant, glissant sur son buste. Ils sont d'une couleur rose proche du violet, et ses yeux sont dorés. Vêtue d'un élégant costume noir, très "gentlewoman", elle observe la Miyamoto, qui, cette fois, n'est pas celle qui tend la main, mais celle qui doit l'attraper.
Une parfaite maîtrise de ses émotions. Un désir constant de devoir paraître gaie pour autrui, gaie avec de bonnes intentions. Une gardienne.
La femme aux yeux d'or rit un peu. Son rire est d'une élégance toute particulière. Il est mélodieux, très agréable à entendre, soulignant une personnalité douce mais extravertie.
Izaya, es-tu toujours sûre de ce que tu fais ? Penses-tu vraiment que c'est le bon choix ? Sais-tu qu'en prenant cette décision, tu devras pardonner n'importe qui ? Y compris ceux qui pourraient faire du mal à tes proches ? Sais-tu qu'en prenant cette décision, il te faudra peut-être exterminer ces dits proches, s'ils se mettent sur ton chemin ?
Elle la regarde, curieuse, toujours souriante, même si une pincée d'inquiétude peut se lire dans ses yeux jaunes.
La femme aux yeux de saphir baisse les yeux, mais elle sourit toujours. Elle fixe le vide, elle a les mains sur ses cuisses.
Elle pense, elle réfléchit. Elle sait déjà tout ça. Elle savait déjà en quoi elle allait embarquer.
Pourtant… Les rappels ne cessent d'être douloureux.
Petit chat, tu sais déjà tout ça, pas vrai ?
La mystérieuse femme aux yeux d'or se met à sourire tristement en penchant la tête sur le côté, tout en regardant sa patiente.
Cette dernière soupire, alors qu'une mélodie étouffée, répétitive, se fait entendre. Une mélodie que l'on pourrait croire enfouie dans l'océan en vue de la qualité du son.
Elle semble partir de tous les côtés, rendant sa source inconnue.
Je sais déjà tout ça, oui.
Sa "psychologue" se touche la poitrine, déboutonnant doucement la chemise en dessous de son blazer noir, montrant une large plaie ouverte, dévoilant une cage thoracique sans… Cœur.
Je veux juste que tu te gardes en tête… Qu'il ne faut pas que tu gâches cette nouvelle chance de vivre à nouveau. J'aimerais que tu n'oublies pas, Izaya, que tu es humaine.
Je ne suis pas humaine, tu le sais bien.
Cette réponse surprend la sans-cœur, qui écarquille les yeux avant de rire à nouveau tristement.
Izaya. Un ange gardien a des ailes. Les tiennes n'ont pas poussé, tu ne peux donc pas voler et te considérer comme inhumaine. Tu es au même niveau que chaque personne que tu aides sur terre. Tu dois comprendre que tu ne peux pas risquer autant sans réfléchir au fait que tu n'es pas "destinée" à être leur guide. Si j'ai décidé de t'offrir cette nouvelle vie, c'est pour que tu profites de vivre en tant qu'humaine, et non en tant que gardienne.
Izaya rit.
Elle rit nerveusement.
Une nouvelle vie… Pour s'échapper de cette fatalité qu'elle s'est imposée à elle-même.
Est-ce vraiment ce qu'elle veut ?
Izaya pose une main sur le cœur.
Cœur qui n'est pas le sien.
Vie qui n'est pas la sienne.
Sa vie, elle la doit à quelqu'un d'autre.
Sa vie, elle la doit à autrui.
Elle doit aider les autres.
Les aider, les sauver, les remercier.
C'est son destin, et elle l'a choisi.
Elle est fière de dire qu'elle…
J'ai choisi cette voie. Je veux aider ce monde. Je veux que tout le monde sourit comme je le fais. Je veux que tout le monde se sente enfin heureux. Et je veux être leur médecin.
Izaya… Si tout le monde a besoin d'un sauveur…
La lumière s'éteint, et le néant engloutit toute la pièce.
Qui sera le tien ?
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