Escaplade Romantique

Sapporo - 00H00

Une journée banale de passée. Cette fois, pas de balade avec Kasumi, et pas de moment à faire chier Hoshino. Pas de vol, pas de casse. Mirai n'a pas fait grand chose, si ce n'est un peu de street workout. Son corps est légèrement musclé et élancé, quelques abdominaux, un peu de biceps. Une femme mince, en forme, et sûre d'elle. Une véritable sportive de l'extrême.
Rien de spécial. Mirai a bien mangé, tout en ayant fait quelques siestes. C'est pourquoi elle reste éveillée, allongée sur le canapé.

Quand soudainement, une sonnerie de notification.

Son téléphone vibrant une seconde dans la poche de sa veste, elle le sort lentement pour voir d'où ça vient. Visiblement, un message de... Kasumi ? À cette heure-ci ? Confuse et curieuse, Mirai regarde le message et... Oh. Elle lui demande de venir chez elle ? Et elle semble... Paniquée ?

Une quête qu'elle ne peut pas faire toute seule ? Quoi ? Oh, elle parle des quêtes de joueur ! Haussant un sourcil, l'athlète est perturbée, mais elle se lève tout de même après avoir envoyé quelques SMS, avant de se préparer pour sortir. Heureusement, elle ne s'est pas encore changée pour dormir...

Sortie dehors, elle peut sentir le froid de la nuit. Lui envoyer un message pour la faire venir chez elle, à cette heure-ci ? Vraiment ? Un sourire léger sur ses lèvres, elle met sa capuche, et s'en va la rejoindre de ce pas.
Un certain temps a passé avant aujourd'hui. Kasumi et Mirai sont souvent sorties ensemble pour se promener à Sapporo. La russo-japonaise a découvert, en l'invitant à une salle d'arcade, qu'elle n'appréciait pas vraiment les jeux vidéos. Elle apprécie toujours autant les balades en forêt et les cueillettes de fleurs, et Mirai adore lui montrer la beauté de la ville lorsque le soleil se cache du monde.

C'est devenu plutôt différent entre elles depuis la dernière fois. Mirai n'insulte plus en boutique- enfin, si, elle essaie, ou plutôt elle n'y fait pas attention mais quand elle le fait, elle vient rapidement à s'excuser par le biais d'un dogeza. Non, vraiment, cet air satisfait et malsain... Ça pourrait faire trembler de peur n'importe qui, non ?
Bref, Mirai n'insulte plus, ou beaucoup moins. Elle lui sourit souvent, et elle reçoit de jolis sourires en retour.  Elles sont plutôt tactiles, et il y a quelques tentatives de drague par-ci par-là. Maladroites et timides du côté de la femme aux cheveux d'argent; sarcastiques et sensuelles du côté de la femme aux cheveux ébènes.

Une grande différence par rapport à ce qu'elles étaient il y a un ou deux mois. Éloignés, presque froides et agressives l'une envers l'autre.... Et tout a changé brusquement lors d'une soirée... Suivie de plusieurs sorties ensemble. Mirai s'intéresse aux fleurs, et vient voir Kasumi faire quelques bouquets, tout en essayant d'apprendre à ses côtés (Kasumi est stricte. Les doigts de la yamakasi n'ont jamais connu une douleur aussi forte auparavant.). Si l'on oublie l'attitude presque militaire de la demoiselle plus jeune lors des cours, ces petits moments sont très appréciables et instructifs.

Enfin ! Arrivée chez elle, Mirai discute un peu avec la brunette, qui lui explique la quête qu'elle vient d'ailleurs elle-même de recevoir sur son écran de joueuse. De l'escalade donc. Pas quelque chose de vraiment différent du quotidien de la demoiselle, si l'on ignore la hauteur largement plus grande par rapport à ce qu'elle fait habituellement, mais également le lieu. Une montagne.
Si cela excite la femme aux cheveux tressés, celle avec une veste en fourrure semble... Effrayée. Si elle a invité la caïd, c'est pour l'accompagner et la rassurer, parce qu'elle ne peut clairement pas réaliser cela seule. Ce comportement a le don de faire craquer la russo-japonaise, qui évidemment accepte.

Bien évidemment, elles vont partir tôt, c'est pourquoi elles choisissent de dormir ensemble avec un réveil pour 06H00, histoire de se lever pour aller chercher ce qui leur faut pour cette belle ascension de 800 mètres.
Heureusement qu'à cette heure-ci, Junko n'est pas éveillée pour chercher les ennuis à la pauvre demoiselle aux cheveux blancs.
Après avoir dormi quelques temps, elles se préparent pour emmener ce qu'il faut. Ce que Mirai n'a pas dit, c'est qu'elle a fait quelques dorayakis après s'être réveillée vers environ 5H, avant de secrètement se recoucher comme si de rien était. Heureusement pour elle, Kasumi a le sommeil lourd.

La nourriture faite maison dans un sac-à-dos, Mirai s'empresse pour proposer du matériel nécessaire pour l'escalade. Les achats faits, c'est vers 7H qu'elles sont entrées en voiture. Mirai a essayé de jouer la gentlewoman en se proposant pour conduire, mais Kasumi voulait visiblement tenir le volant. N'insistant pas plus, elles se sont ainsi mises en route.

Eeeeet bon dieu que le trajet est un cas. Entre la musique à fond, les paroles improvisées, volontairement stupides avec souvent des voix ridicules... Entre ça, et les "BLYAT" à chaque vache aperçue, les deux demoiselles s'amusent comme des folles. Mirai sort parfois la tête par la fenêtre pour sentir le vent fouetter son visage (comme un chien, oui), et les tentatives de drague ne cessent pas.
Quand elles arrivent sur une aire de repos, Mirai hésite à offrir les dorayakis, mais finalement, elle les garde pour plus tard, toujours sans rien dire, sortant les sandwichs pour les manger avec la brune, assises sur le capot, la lumière du magasin les illuminant derrière. Le froid du matin d'automne pratiquement hivernal est plutôt agréable. Et Mirai ne pensait pas pouvoir partager ce genre de moment avec Kasumi un jour. En fait... Beaucoup de choses la surprennent de ce côté là.

Toujours durant la pause "aire de repos", Mirai propose à la jeune fleuriste d'aller se dégourdir un peu les jambes pour voir la ville avoisinante. Il se trouve que la lumière des lampadaires sur la route rend les lieux très mystérieux et... Chaleureux à leur manière. Comme des enfants, les deux femmes se sont accrochées à un lampadaire chacune, tournant autour en chantonnant, avant de les lâcher et se tenir les mains. Une petite danse puérile, avant de retourner dans la voiture. Un petit moment enfantin, et inoubliable.

Le trajet n'est pas bien long pour atteindre le Mont Asahi. En tout cas, en discutant autant, le temps passe vite. Plus vite que prévu. C'est presque à se dire si il ne passe pas trop vite. La pauvre Kasumi ne semble vraiment pas motivée à faire cette quête, c'est pourquoi la Kamui cherche à la motiver par des paroles et une main sur l'épaule. Mais malgré ça... Rien à faire. La (pas si) petite Shimizu est toujours apeurée.

Finalement, les deux jeunes demoiselles ont choisi de faire trois segments pour chacun des deux jours maximum donnés par le système. Chaque segment faisant aux environs de 133 mètres ? Un peu près ?
Le premier segment est le plus dur. Kasumi panique. Elle hurle presque vouloir se jeter dans le vide. Sans le faire, heureusement. Tel un parfait chevalier, l'athlète se met au plus près d'elle pour la rassurer, prenant les traits d'un coach presque princier. Étrange mélange. Un sourire tendre sur les lèvres, elle garde patience malgré la panique de la demoiselle, et monte. Bien que sportive, cela reste plus de 100 mètres de grimpés, alors c'est presque précipitamment qu'elle se met à accrocher un hamac avec sa partenaire, après trois heures d'escalade intensives.

Midi sonné, c'est là que Mirai choisit d'offrir ses fameux "pancakes japonais". Et c'est avec grande joie que Mirai voit la brune apprécier la nourriture qu'elle a préparé avec amour pour elle. Bon, elle reste toujours très (terriblement) paniquée vis à vis de la soi-disante fragilité du hamac, mais elle prend quand même plaisir à manger. La pauvre a besoin de s'accrocher à la plus grande pour se penser en sécurité, et c'est avec des mots doux et une main sur sa tête que la Kamui tente toujours de la réconforter. Malheureusement, l'heure est dévorée par le temps pris pour manger, et elles ne peuvent pas admirer longtemps les lieux...

Retournées au travail extrême, elles poussent toujours pour grimper de toutes leurs forces. Grâce à leur éveil, elles arrivent à avoir plus de facilité qu'un homme sportif lambda, mais cela ne reste pas aisé pour autant. Transpirant en montant, elles font bien attention, Mirai gardant bien à l'œil la brune qui panique facilement, mais qui reste concentrée pour sa survie (et celle de la personne qui l'accompagne).

Encore trois heures. Une nouvelle pause, et rebelote. Si Kasumi ne prend pas du muscle après ces quêtes hebdomadaires, ça serait surprenant ! Le corps des personnages d'animé humain est si mystérieux, n'est-ce pas ?

Enfin...

Lorsque la soirée arrive, c'est vers 19H que les deux jeunes femmes se couchent sur le hamac à nouveau mis. Accrochée tel un koala à la yamakasi, Kasumi ne perd pas de l'intensité de sa peur vis à vis du risque de l'escalade. Malgré le ton doux, les caresses et les paroles de l'autre joueuse, celle aux cheveux ébènes reste terrifiée, mais la fatigue s'empare vite d'elles, les plongeant dans un long sommeil, alors qu'elles sont bien collées ensemble.

400 mètres de parcourus pour cette journée. La moitié ! Encore un peu d'effort !
À dire vrai... Faire cette quête avec Kasumi... C'est plutôt... Appréciable.
Le comportement qu'elle a... Est si adorable et puis...
C'est tellement moins... Vide que lorsqu'elle est seule.

Fermer les yeux dans les bras d'une jolie fille, qui ne rêve pas de ça ?
La femme aux cheveux d'argent se questionne. Elle se demande pourquoi elle frissonne, pourquoi elle a tant envie de toujours la serrer dans ses bras, pourquoi elle a toujours cette envie de lui sourire, et pourquoi… Pourquoi elle la trouve aussi belle.
C'est étrange. Elle n'a pas souvenir de la trouver aussi, enfin… Attirante ? A force de passer du temps avec elle, elle a comme une sensation de besoin de se coller à elle. De la rassurer, de lui faire rire… Et même cette soirée là, elle dort en pensant à elle. Pas compliqué, vous me direz, quand la concernée se trouve littéralement sur elle, mais… Elle rêve d'elle, elle a envie de l'enlacer, et…

Veut-elle vraiment l'em-

Ses yeux s'ouvrent d'un coup, alors qu'elle prend une grande inspiration en se redressant, comme si elle avait frôlé la noyade. Essayant de retrouver un rythme normal de respiration, elle se tient le cœur, Kasumi se réveillant à cause de l'agitation. Un réveil inattendu, et assez tôt, aux alentours de 5H.
Une discussion, alors que le monde est encore noyé par l'obscurité. Les horizons sont sombres, mais magnifiques. Tout semble si minuscule depuis ce hamac. La vue est splendide, et Mirai ne cesse pas de pousser sa partenaire aux cheveux plus courts à le remarquer. Elle ne veut pas lui parler de son rêve, elle ne veut pas chercher à comprendre… A dire vrai, la peur provoquée semble encore trop forte pour que la Kamui cherche à la dominer.

Deux heures passent, et finalement, les deux jeunes joueuses décident de reprendre leur quête. La descente est plus rapide, mais peut-être plus difficile, la vision étant différente et moins aisée. Kasumi est plus silencieuse, elle commence à s'habituer depuis hier soir, mais elle reste encore quelque peu intimidée par la hauteur, surtout qu'elle est forcée de regarder en bas, cette fois. Evidemment, Mirai est là pour la rassurer, toujours près d'elle, comme une sorte de gardien chaleureux.

Evidemment, même après avoir bien dormi, cela reste de l'escalade, et les muscles des chasseuses de rang E subissent grandement. Heureusement, Kasumi et Mirai forment un bon duo, et les deux se motivent en se serrant les coudes sans relâche, évitant le plus possible le silence, histoire de ne pas se concentrer sur la douleur et le potentiel vertige.

Le programme est donc inversé. Après trois heures, elles mangent inévitablement tôt, reprenant les restes d'hier pour le petit déjeuner vers 10H. Onigiris et dorayakis, normalement, cela suffira jusqu'à la fin de cette quête du système. Il faut juste… Ne pas être trop gourmand. Même si la nourriture est bonne. Le temps passe vite, alors elles n'ont pas le temps de trop discuter, encore une fois. Les pauses sont courtes, alors elles reprennent vite le chemin, bien que l'envie de se reposer sur un lit et dormir un looong moment commence à bien les submerger.

Une centaine de mètres passée, et une nouvelle pause, celle du midi cette fois. Les derniers onigiris et dorayakis avalés, elles peuvent voir le "peu" qui reste en distance depuis la fenêtre joueur. C'est alors qu'une idée vient dans l'esprit de la fleuriste, qui propose alors une invitation de groupe à l'athlète, qui accepte, perturbée et toute curieuse de l'utilité de ceci. Hoshino aurait déjà fait ça avec la brune il y a quelques temps… Mais à quoi cela peut servir ?

Elles ne peuvent pas y réfléchir longtemps.
Un dernier segment, encore quelques mètres, encore un peu, encore…! Elles n'abandonnent pas, malgré l'épuisement !
Kasumi oublie sa peur durant cet instant, jusqu'à-ce qu'enfin, une notification arrive sur leurs écrans bleus.


Empressées de le faire, c'est une sensation forte de "boost" qui les parcourt alors qu'il ne reste plus qu'une cinquantaine de mètres. Bien que la fatigue subsiste encore un peu, leurs capacités augmentées leurs donnent une sorte d'adrénaline qui les poussent jusqu'à la fin.
Et quand enfin, elles sentent leurs pieds sur le sol, sur le "plancher des vaches", elles plongent dans une joie immense. C'est terminé. Enfin.

La Shimizu titube jusqu'à la Kamui toute inquiète, pour finalement… S'accrocher à elle.
Elle ne dit rien, elle se serre contre elle, sans un mot.
Ce contact fait sourire la russo-japonaise, qui l'accepte volontiers. Elle fait savoir sa fierté envers elle, envers cet accomplissement "inoubliable", et… Lui embrasse le front.

Bien que Mirai souhaite se promener un peu pour profiter du paysage, Kasumi fait savoir son envie de rentrer chez elle au plus vite, histoire de retrouver Junko, et se reposer, ce que la femme aux cheveux blancs comprend sans insister.
En voiture… C'est calme. La nuit domine, et le ciel est étoilé. Le voir rappelle quelques souvenirs à la yamakasi, notamment celui de leur première balade en forêt. Etrangement, être avec elle dans la voiture est différent maintenant. Différent du trajet d'hier. Son cœur panique, et une sorte de gêne la dévore. Finalement, elle se laisse dormir une vingtaine de minutes, la fatigue la forçant à fermer ses yeux. Kasumi, quant à elle, reste debout (enfin, assise, pour conduire…), poursuivant la route.

A son nouveau réveil, Mirai se sent déjà plus énergique, bien que cela ne soit pas grandement conséquent. Elle peut entendre une musique, mise visiblement par la fleuriste durant son sommeil. Elles l'écoutent, en discutant un peu, blaguant encore, draguant encore… "Bizarre" est le mot qui revient souvent dans l'esprit de la sportive, qui sent comme si… Elle avait besoin de dire quelque chose, sans savoir quoi. Rien qu'observer la brune la fait rougir, et son corps s'adoucit, bien qu'une forme de chaleur ne l'anime intérieurement. Sans qu'elle comprenne pourquoi.

Elle la complimente. Plus facilement, plus sincèrement.
Elle veut dire quelque chose, mais elle ne sait pas quoi.

Une fois dans une aire de repos, les deux jeunes femmes se jettent sur les rayons, achetant de la nourriture et de la boisson pour fêter leur réussite. Le monde est splendide et la soirée, pratiquement mystique. Alors elles l'admirent en mangeant dehors. Encore une fois.
Et Mirai se sent plus tactile encore. Elle lui tient la main même si cela n'a "pas d'intérêt". Elle repose sa tête sur son épaule… Et pourtant, c'est de la frustration qui reste et résonne en elle. Et elle ne comprend pas. Elle ne comprend pas, et ne sait pas quoi faire.

Le trajet reprend, et quand elles arrivent enfin dans l'appartement Shimizu, Kasumi ne cache pas sa joie de retrouver Junko. Mirai les laisse faire, et demande timidement de rester ici dormir, ce que Kasumi accepte, avant que cette dernière ne tombe sur le canapé, endormie. Amusée, la russo-japonaise choisit de la porter (comme un sac à patates, parce qu'il n'y a rien de plus romantique et élégant) jusqu'au lit, où elle choisit de se coucher à son tour.

Ces deux jours-là, elles ne les oublieront pas.