Histoire

Je me retrouvais encore à me balader dans les rues sans aucune raison valable. L'hôpital m’avait enfin autorisé à sortir, j’étais donc LIBRE. Une sensation incroyable d’avoir l’impression de retrouver la vie et surtout d’avoir le droit à une seconde chance. Ma soif d’aventure et d’action n’avait fait qu’augmenter suite à toute cette frustration que j’avais accumulée, durant mon séjour à l’hôpital. Je ne pouvais même pas retourner chez moi, j’avais fini par être exclu du domicile familial suite aux divers problèmes que j’avais causés dû à mes écarts de comportements notoires. Après tout, je n’avais pas envie de finir comme mon père qui avait dévoué sa vie au clan Burakkuhõru. Ce clan est une famille, qui voue sa vie aux art-martiaux ancestraux, les enfants les plus jeunes sont formés pour pouvoir le maîtriser et surtout le perfectionner.
Le clan fonctionnait simplement, il était séparé en deux branches l’une basant son art sur l’agilité et la vitesse des coups et l’autre se basant uniquement sur la force des coups. Il existait des cérémonies, pour promouvoir et surtout montrer l’évolution des éléments prometteurs aux différents doyens. C’est ainsi que certains se démarquent et arrivent à avoir les faveurs de ceux-ci.
Je n’avais jamais réellement rejoint l’une des branches, j’ai beaucoup alterné entre les deux jusqu’à tenter de créer un hybride regroupant les deux mais en vain. Avec l’apparition des donjons, tout cela se retrouvait brusqué et le clan commençait petit à petit à plonger dans l’inconnu.

J’avais plusieurs buts quand j’étais jeune, mais la principale était de devenir un maître reconnu. Cette idée de dévouer sa vie à devenir un maître dans les arts-martiaux était quelque chose qui me comblait quand je n’étais encore qu’un simple enfant. Je n’avais jamais manqué de rien étant enfant après tout, j’avais grandi avec l’amour de ma famille et je souhaitais juste imiter mon père. Sûrement parce qu’à cette époque-là, j’admirais cet homme qui ne vouait sa vie qu’aux arts martiaux, mais petit à petit j’avais compris à quel point cela était néfaste.
Il avait complètement délaissé ma mère pour ses élèves et petit à petit, j’avais réussi à détester les arts martiaux sans m’en rendre compte.
J’avais perdu tout intérêt pour les arts martiaux et j’avais trouvé refuge ailleurs dans un autre monde. Le monde nocturne avait pris le dessus sur moi, la fête était devenue une raison importante de ma vie, traîner dans les rues avec mon entourage a fini par me faire faire des erreurs certes.
Ces erreurs m’ont permis d’en apprendre beaucoup plus sur moi-même, j’ai enfin pu voir les choses différemment. Ces deux mondes n’étaient pas si éloignés que ça surtout au niveau de la mentalité des hommes, une partie des hommes étaient là pour se débarrasser des donjons pour aider les gens et l’autre ne voyait à travers les donjons qu’une source d’argent.


« Tooru ? Mais c’est Tooru ! » s’exclama une jeune femme.


Je m’étais totalement perdu dans mes pensées et voilà que je me faisais interpeller, j’étais juste épuisé de ce qui m’arrivait dans ma vie actuellement .
J’allais sûrement devoir m’expliquer sur ma disparition et surtout tout ce qu’il s’était passé, mais je n’en avais pas franchement l’envie.
C’est pour cela que je m’étais donc décidé à faire semblant de n’avoir rien entendu et surtout de vite remettre les pieds dans mon appartement.
C’était sûrement le seul endroit où je pouvais encore aller me reposer en paix.
Pendant ce trajet, une fenêtre apparut devant mes yeux, m’indiquant que j’avais une quête quotidienne à remplir consistant à courir plus de 25 km. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais quelque chose avait changé en moi après le donjon auquel j’avais participé.

Ma vie avait changé depuis ce donjon, un beau jour j’avais réussi à être invité dans un donjon de rang D.
Ce fut une aubaine pour moi, j’avais donc décidé d' y aller après tout le manque d’argent se faisait ressentir.
En arrivant sur les lieux, j'ai vite compris que je ne servais qu'à remplir les rangs. Cela me suffisait après tout, je n’avais pas besoin de plus. Malheureusement ou heureusement pendant ce donjon tout se passait extrêmement bien, les gobelins qui étaient là étaient étrangement plus faibles que d’habitude. Cela poussait le groupe à s’enfoncer de plus en plus dans le donjon en toute confiance, en continuant notre chemin on arrivait droit devant une porte géante ornée de liane, cette porte nous paraissait étrange mais tout le monde était décidé à l’ouvrir.
Mon instinct de survie m’indiquait de quitter les lieux, mais je ne pouvais pas faire ça, la majorité du groupe comptait déjà y rentrer, mon avis ne comptait donc pas. J’ai donc suivi le reste du groupe en direction de l’intérieur de la salle, nous étions tous dans le noir.
La lumière nous empêchait tout contact visuel entre nous, je n’entendais plus personne, je ne sentais plus personne autour de moi, que se passait-il je n’en avais aucune idée. Des chandeliers s'allumèrent, la salle fut enfin éclairée et je me retrouvais avec 5 autres personnes. Nous étions entourés des cadavres du reste du groupe, cette vision de cette scène m'avait totalement figé. En relevant je vis un gobelin géant, arborant un sourire énorme et une énorme hallebarde noir, celui-ci était entouré d’autre gobelin.
Ils avaient commencé à s’approcher de nous, mais aucun de nous ne pouvait bouger, c’est comme si nous attendions la mort.
Dans un élan de courage sans savoir pourquoi ces mots étaient sortis de ma bouche :

« ENFUIYEZ VOUS JE VAIS LES RETENIR » cria Tooru.

Pourquoi, pourquoi avais-je pris la parole ? C'est encore la question que je me pose, j’étais sûrement le plus faible d’entre tous, mais je tentais tout de même de les protéger. Mais pendant que je m'égosillais pour réveiller les autres, mon bras s’était envolé.
La sorte de gobelin qui leur servait de roi avait enfin bougé et m'avait attaqué,la douleur était tellement forte que j’en venais à courir partout pour m’enfuir, je n’avais aucune échappatoire. Les gobelins arrivaient quand même à me rattraper et m’attaquer, c’est en les observant que j’ai pu comprendre la différence d’écart entre eux et moi.
Ma vie aura été difficile, mais courte, je n’ai jamais pu devenir aussi fort que je l’aurais voulu, c’est les regrets pleins la tête que j’allais quitter ce monde...

Tout à coup, une fenêtre fit son apparition devant mes yeux avec comme titre [SYSTÈME] tout en me demandant « Voulez-vous devenir joueur ? Il vous reste 0,8 seconde avant l’arrêt de votre cœur. » Je n’avais pas compris sur le moment, mais j’avais décidé d’accepter le fait de devenir Joueur sans même savoir ce que cela impliquait et c’est ainsi qu’en rouvrant mes yeux, j’étais dans un lit d’hôpital tout en étant maintenant un Joueur.