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Kinoshita Erika
Kinoshita Erika
Chasseur
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Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki Empty Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki

Dim 29 Nov - 15:47
Le soleil illuminait à travers la vitre la chambre 425 de l’Hôtel où logeait la fameuse Erika. Les paupières lourdes, elle passa sa main sous la couette pour rester au chaud encore quelques minutes. Quand je disais une chambre, je me trompais, c’était une vaste suite située dans un quartier branché de Sapporo. Il était tard dans la matinée, ou bien assez tôt dans l’après-midi.

Kinoshita Erika, future héritière des restaurants Kinoshita devait se décider à se lever. La veille au soir, une réunion habituelle de famille s’était déroulée. Erika décidera plutôt de vous épargner les détails barbants de ce que peut-être une réunion de famille quand seul la parole des hommes compte. Le kimono qu’elle avait mis la veille trainait sur le canapé de la suite, face à la télévision. Elle n’avait aucun compartiment pour ranger ce précieux tissu. En voyant ce désastre, elle s’empressa de se lever de décrocher le téléphone de la suite.

“Kinoshita à l’appareil”

Un silence

“je voudrais un compartiment pour stocker mon kimono, c’est une fabrication de première main. Pouvez-vous contacter la blanchisserie aussi pour effectuer l’entretien nécessaire pour? Dans les délais les plus courts, je n’aime pas attendre pour ce genre de trivialité.”

Bip. Elle raccrocha. Il faudrait rajouter que cet hôtel fait partie d’un des 10 meilleurs hôtels de la région et que les étoiles affichées devant n’étaient pas là pour la décoration. La structure extérieur pesait déjà en terme de prestance que nombreux prenaient des photos en souvenir de lieu. De plus l’accueil qu’on pouvait voir et les services occasionnés pour les clients étaient d’une qualité, qu’on pouvait presque TOUT demander. Erika était une femme ayant toujours vécu dans un luxe constant qui ne l'appartenait pas, à proprement dit, elle était juste une de ces filles de riche que tant jalousés à tout moment.

On sonna à sa porte quelques instants plus tard pour venir dépoussiérer son kimono et le ranger d’un emballage spécifique à celui-ci.  Erika regarda le prestataire exécutait sa tâche devant elle, comme si elle surveillait le bon fonctionnement du travail

_

A vrai dire, elle s’en foutait un peu du kimono, elle en avait plusieurs, et parfois en tant que femme moderne ça l’agacer de l’enfiler, même si elle avouait sans le dire qu’elle se sentait avec une prestance dans ce tissu. Les personnes qui ne connaissaient pas Erika, savaient avec son habit qu’elle venait d’une prestigieuse famille ne serait-ce avec son vêtement. Elle pensait à la soirée d’hier soir ou elle avait entendu parler de sa cousine Tsubaki dans cette réunion. Erika était restée en retrait comme d’habitude, ravalant sa fierté quand on pouvait lancer une conversation sur son futur qu’ils voulaient décider à sa place. Dans tous les cas, elle avait appris des informations intéressantes sur la vie de sa cousine Tsubaki qui lui donnèrent assez d’idées sur ses projets.  Tout en réfléchissant, elle commença à préparer sa soirée jusqu’à que le temps passe et face place au crépuscule.

_

C’était le début de soirée, un bain coulé, une musique de Marcus Miller en fond, un génie du jazz fusion. Erika était dans la micro-cuisine de la suite débouchant une bouteille de vin : Châteauneuf-du-Pape. Ce vin français qu’elle appréciait tant. Elle commanda une pizza, aussi simple que sa commande soit-elle, vérifiant que le livreur qu’elle aura était sa cousine.

“Bingo”

Enfin elle l’avait dégotté. Tsubaki ne se doutait de rien, mais cela faisait déjà une dizaine de fois qu’elle essayait de se faire livrer par sa cousine grâce au hasard des chances. Elle avait refuser des commandes, comme acceptés et le mini-frigo de la suite débordés de bouffe à emporter que l’héritière tentait de cacher maladroitement en forçant la porte, sauf qu’un gros bout de carton dépassée. Désemparée, elle laissa ça de côté, surtout qu’à présent elle pouvait enfin voir sa cousine dans un lieu clos, sans personne pour déranger. Elle fit quelques pas pour aller à la salle de bain, s’engouffrer dans l’eau du bain chaude. Agréable de pouvoir se dire que demain allait être meilleur. Elle ferma les yeux, quand un appel sur le combiné retenti

“Oui? Je voudrais qu’elle vienne apporter elle-même ce que j’ai commandé comme je vous avais dit. Oui. Merci.”

Elle raccrocha. Il était temps. Elle sortit de son bain, enfila un peignoir blanc et s’installa sur le canapé de la suite face à la porte. Un verre de vin à la main, elle posa ses lèvres sur son verre, sirotant le vin et analysant les différents aromes avant d’avaler deux gorgées.

“ENTREZ”, cria t’elle à l’encontre de la personne qui venait de toquer maladroitement sur la porte de sa suite.

En disant cela, Erika appuya sur un bouton de télécommande pour déverrouiller la porte, léger sourire sur le visage, légèrement pompette elle brandit son verre face à sa cousine.

“よろこべ”
Kinoshita Tsubaki
Kinoshita Tsubaki
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Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki Empty Re: Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki

Lun 30 Nov - 20:59
Saturday at Sapporo
Relativiser ses expériences est un pas de plus vers la sagesse,
douce mais amère


Huff … Huff … C’est … Ici ? … Je rêve ?

Ses quelques années d’expérience en livraison n’ont jamais menée Tsubaki à un bâtiment aussi grand que celui qui se dressait devant elle. Le soleil, dissimulé derrière les dizaines d’étages qui le constituaient, ne faisait que renforcer cette même prestance ; cette immensité aux yeux de la pauvre rouquine, pas plus haute que le mètre soixante-cinq. Pendant un moment, il lui est arrivé de tourner en rond, en pensant qu’elle était passée à côté, ou avait pris le mauvais tournant. Mais non. C’était bel et bien cet endroit. Le curseur qui indiquait sa position se superposait avec le point indiquant sa destination.
Cet hôtel était, sans aucun doute, un des plus prestigieux du coin, peut-être même de la région entière. Une simple nuit dans l’une des plus petites chambres devait coûter un mois de son loyer, si ce n’est plus. Et elle devait comprendre qu’une simple jeune travailleuse, alternant entre les risques de mort sur la route ou en donjon, devait entrer pour, quoi, donner une pizza payant pas de mine devant les repas offerts avec le service de ces lieux ? S’agissait-il d’un imbécile, ou d’un orgueilleux ?
Sac de livraison sur le dos, Tsubaki ne se voyait pas traverser les portes automatiques. Elles s’ouvriraient sûrement à l’instant-même où elle venait à mettre un pied devant. Et pourtant, ces vitres lui semblaient infranchissables. Si elle venait à employer les termes propres au contenu qu’elle regarde … L’aura qui s’en dégage est comme un champ de force invisible. Seuls ceux qui ont prouvé leur valeur en auraient la possibilité. Malheureusement, il était évident qu’avec son jogging et son pull à motifs ukiyo-e, assemblés ses pompes abîmées par les efforts et son écharpe bien plus épaisse que sa petite tête, elle avait l’air grotesque au milieu de ce tableau calculé et mesuré au millimètre près. Même les paroles de l’hôtelier, dans leur sonorité comme leur rythme.

“Que puis-je fais pour vous, madame ? Pouvons-nous vous rendre service ?
— Eh ?” Entendre de tels mots lui être adressés ; Tsubaki n’en revenait pas, et pourtant, elle n’y était pas étrangère. Si bien que sa réponse ne lui demanda pas plus de réflexion. “Ah, pardonnez-moi. J’ai affaire à l’un de vos clients. Serait-il possible d’entrer et m’adresser à l’accueil ?
— Très bien. Suivez-moi, je vous prie.”

Sa gestuelle, fluide mais robotique, laissait difficilement croire que cet homme était quiconque excepté un employé des lieux. Il ne possédait pas le bâtiment, et pourtant, il dégageait ce quelque chose qui le rendait compétent, responsable, et surtout, digne de confiance. Des qualités qu’il avait sûrement travaillées avec des heures acharnées  de formation, mais qui ne donnaient à la rousse que ce mal être constant. Il n’avait pas besoin de faire ces dix mètres avec elle pour lui indiquer l’accueil. Il n’avait pas besoin de faire preuve d’autant de politesse à la roturière qu’elle était, et, surtout— qui avait bien pu oser la faire venir dans un endroit pareil ?!

“Bonjour Madame, comment puis-je vous aider ?”

Ce disque insupportable se répétait, et Tsubaki n’avait même pas le temps de lire le nom sur son téléphone que la voilà prise dans une énième conversation : conversation qu’elle ne voulait pas, qui l’intimidait plus qu’autre chose avec ce sourire superficiel et impeccable.

Je … Je viens pour une livraison.
— … Très bien.”

Elle a hésité, là, non ? Tsubaki s’est éteinte un instant, ou bien cette femme venait d’avoir un moment de réaction silencieuse ?

“Puis-je savoir à quel nom ?”

Moi aussi, j’aimerai bien savoir !... Ces mots faillirent sortir, si l’aînée des Kinoshita restait elle-même, et non pas la livreuse qui devait garantir son pain du lendemain ; une bonne preuve de contrôle de soi, à quelques détails près.

"C'est-à-dire que, ah, ça … Je vérifie ça deux secondes, permettez ! Hahaha.

Ultimement, la voilà sortir de sa poche son téléphone. Des dizaines de notifications l’envahissaient, mais aucune ne l’intéressait : ce qui comptait, c’était le GPS fourni par son travail. Dans celui-ci, elle pouvait obtenir des informations importantes, destinées à protéger le livreur comme le livré. Malheureusement, et elle le vivait en ce moment-même, le monde n’était pas utopique ; et si, pour son propre compte, elle se faisait simplement appeler “Tsubaki”, ce n’était pas le cas pour son destinataire. Sa seule indication étaient les initiales “K.E.”. Ké ? Keichi ? Keitaro ? … Kentucky Elvis ?
Ses yeux ressortaient de leurs orbites, démontrant clairement à son interlocutrice la difficulté de sa requête—et le travail qu’elle allait devoir effectuer. Tsubaki ne le voyait pas, ne le comprenait pas ; ceci dit, ses instincts lui faisaient bien comprendre que des dagues venaient à se planter ici et là sur son corps.

E— Excusez-moi,” commença doucement la livreuse, “mais il semblerait que notre client respectif tient à maintenir ses informations … privées …?” Décidément, parler dans un langage soutenu, c’était pas évident pour elle. “Il se fait appeler “K.E.”. Je sais pas si ça peut aider …? Est-ce qu’il y a quelqu’un avec “K.E.” dans votre hôtel ?
— … Permettez-moi quelques recherches. Je reviens vers vous d’ici quelques minutes.”

Le désintérêt dans son regard se tourna sur l’écran à ses côtés, et, libérée de son jugement, Tsubaki put respirer un peu.
Elle voulait partir au plus vite d’ici. Certes, le bâtiment est magnifique. Les murs sont beaux, les uniformes des employés sont ravissants, et chaque élément de décoration devait valoir une fortune de par la beauté qui en émanait. Mais ce monde n’était pas le sien, et, quand elle venait auparavant à ne serait-ce qu’y mettre les pieds un instant, elle savait en son fort intérieur que jamais elle ne s’y ferait.
Tsubaki n’est pas une enfant de roturiers. À vue d’œil, se dire qu’elle était déjà passée par toutes les classes sociales est impossible. Et pourtant, elle était élevée dans une famille bourgeoise, a fréquenté la haute société, avant de se battre tous les jours pour garder un toit stable, avant d’être dans la classe moyenne à l’âge seulement de vingt ans. La société japonaise ne lui faisait pas de cadeaux, mais, ironiquement, elle se voyait satisfaite d’être tombée dans la boue avant.
C’était mieux que de recevoir des pierres—

“Madame. Votre cliente se trouve dans la chambre 425.
Pardon ?” Tsubaki détourna son attention du sol. “425, vous dites ?
— Oui. Elle insiste également pour que vous lui apportiez vous-même sa livraison.”

Elle ? Jusque là, la non-diplômée avait toujours assumé qu’il s’agissait d’un homme.

D’accord.
— Sa chambre se trouve à l’étage huit. Prenez l’ascenseur au fond, et, une fois à l’étage correspondant, prenez sur votre gauche.
C’est compris. Merci beaucoup !

Les mains sur les lanières de son sac, à la manière d’une écolière, Tsubaki suivit les indications qui lui furent données. Cette journée était étrange, mais, doucement et sûrement, elle allait bientôt reprendre son cours normal. Il ne lui restait plus qu’à aller voir cette cliente, chambre 425, lui donner ses pizzas, et l’affaire sera réglée. Elle allait devoir repasser par toutes ces personnes dix fois plus riches qu’elles, ces employés trois fois plus confortables qu’elle dans leur situation professionnelle, mais, au moins, elle pourrait bientôt dire au revoir à cet endroit. Étrange, comment soudainement, monsieur Tanaka et ses cinq boîtes de yakisoba et karaage lui manquait. Sans oublier madame Takeuchi, et sa tendance à la harceler sur ses cheveux “artificiels” … Ah, maintenant qu’elle y pensait, peut-être avait-elle pris pour acquis ses clients.

Madame, je viens pour votre commande !
Entrez !

Ah, même cette voix lui paraissait peu agréable. Elle était douce, mais, pourtant, il y avait un quelque chose de difficilement appréciable. Enfin, ce n’était pas si grave. Elle n’allait l’entendre que pour quelques échanges. Oui, maintenant, il y avait juste à ouvrir la porte … Et à déposer la pizza sur le meuble le plus proche …

喜べ。

Tel fut le mot qui l'accueillit.

... NON !

BAM !
Repliant son bras vers elle, Tsubaki claqua la porte de la chambre dans un bruit sourd. Sa main était crispée sur la poignée, et elle ne parvenait pas à s’en détacher. Une montagne russe que c’était que ce flot de panique, non, la chute depuis le Kiyomizudera ! Tanaka et Takeuchi, qu’est-ce qu’ils lui manquaient, soudainement ! Elle se voyait même les rembourser de leur commande ! Elle avait même envie de partager une journée entière avec eux, tout d’un coup ! En vrai, tout lui irait excepté voir elle !

Que faire, que faire, que faire ? Elle ne pouvait pas rester comme ça, si ? Mais en même temps, si elle prenait la fuite, sa cousine “K.E.”, qui signifiait tout simplement et bêtement Kinoshita Erika, trouverait sûrement un moyen pour la retrouver. Même, comment a-t-elle pu la trouver ? Ahahah, mais qu’est-ce qu’elle est bête ! Il s’agit de la première fille des Kinoshita ; forcément qu’elle avait tous les moyens possibles à sa disposition pour retrouver sa cousine ! Famille, employés, peut-être même des gardes comme ceux que Renge pouvait parfois avoir. Ou tout simplement l’annuaire téléphonique. Il y avait de tout pour savoir où se trouvait quelqu’un ! Chercher une aiguille dans une botte de foin serait qu’une question d’avoir un aimant suffisamment gros, pour elle !

Quelle plaie !
» Sherlock (www.)
Kinoshita Erika
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Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki Empty Re: Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki

Mar 1 Déc - 17:45
Alors qu’elle venait en une fraction de seconde apercevoir la chevelure rousse de sa cousine, celle-ci décida de claquer la porte et de jeter à la figure d’Erika un non assez violent. La future héritière resta ébahi face à ce geste. Dans tous ses scénarios qu'elle avait pu prévoir dans son esprit, elle ne s’attendait pas ça.

Voilà des années qu’elle n’avait pas vu sa cousine, des années qu’elle n’avait pas entendu sa voix, des années qu’elles ne s’étaient pas croisés leur regard de deux mondes différents mais au destin similaire. La jeune japonaise serra son verre de vin, les yeux scotchés devant la porte, incrédule face à ce manque de respect certes, mais surtout que sa cousine ne désirait pas la voir.

Elle ne devait surtout pas partir.

Elle bondit du divan, serra son peignoir, bu le reste de son verre d’une traite avant de le poser maladroitement sur la table en verre, renversant les quelques gouttes qui y restaient. Debout, elle dévala jusqu’à arriver à la porte, l’ouvrant d’un coup. Elle secoua sa tête de droite à gauche pour trouver Tsubaki. Elle était juste là, avec son sac de livreur sur le dos. L’adrénaline dans le sang, et probablement le Châteauneuf-du-Pape qui commençait à faire son effet, la frêle Erika mit en pratique ses années de Krav-Maga. Elle attrapa la rouquine par le creux du poignet, son autre main immobilisant l’épaule adjacente pour rapidement tourner le bras de sa cousine de façon à ce qu’elle se retrouve bloquée. Bien entendu Erika ne se doutait pas des prouesses physiques de Tsubaki et c’est avec confiance qu’elle pensait maîtriser sa cousine.

“C’est un plaisir de vous revoir honorable cousine Tsubaki-sama, pouvez-vous juste entrer avec moi sans vous débattre dans la chambre?”

Un léger sourire se dessina sur le visage de la japonaise, plissant ses yeux par politesse. Ses mots étaient contraire à sa gestuelle, ni à la violence soumis pour obliger sa cousine à entrer. La question était rhétorique, elle ne lui laissait pas le choix. C'est à ce même moment que le bruit de l'ascenseur retentit. Erika fit quelques pas pour se tourner à la même occasion. Un brouhaha se fit entendre, puis des pas et des voix intelligible. Visiblement deux hommes qui revenaient du bar vu qu'on pouvait reconnaitre certains cocktails dans leur voix un peu trop fortes.

"Flûte."

Ils étaient trop près, et la situation était trop complexe à décrire au commun des mortels. Dans un moment désinhibé par l'alcool et de panique. L’héritière qui la veille représentait le calme et la grâce, se jeta de tout son poids sur sa cousine pour la faire basculer dans sa suite. Heureusement la moquette amorti la chute, ne faisant pas beaucoup de bruit. Cependant la porte était toujours ouverte, et les deux hommes allaient probablement passés d'une minute à l'autre devant les deux cousines et cette scène digne d'un drama espagnol.
Kinoshita Tsubaki
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Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki Empty Re: Saturday at Sapporo feat Kinoshita Tsubaki

Mar 15 Déc - 21:08
Saturday at Sapporo
Relativiser ses expériences est un pas de plus vers la sagesse,
douce mais amère


Tsubaki ne pouvait pas se permettre de rester indéfiniment ici. Il lui fallait partir, auquel cas sa cousine risquait de lui faire subir le pire, au moins ne serait-ce que pour l’affront qu’elle venait de lui faire. Elle aurait pu se demander exactement ce qu’elle faisait là, la raison à pourquoi sa tête rousse devait se trouver ici également. Mais décidément, rien y faisait : son cerveau ne parvenait pas à réfléchir à autant de choses à la fois, et la panique de sa famille, de son passé la rattraper—elle avait bien trop de mal avec tout ça, elle n’avait pas encore pu se remettre véritablement, que, consciemment ou non, elle bloquait à la simple idée d’être confrontée à ses cousins. Leur image ne faisait que s’accompagner de souvenirs douloureux, bien trop douloureux pour sa fragile intégrité.
Ce qui l’attachait à cette porte, tel un boulet enchaîné à son pied, c’était cette même commande. Ce disque fumant dans son sac, qui ne demandait qu’à être remis entre les mains de cette même femme derrière la porte. Si elle prenait le temps, au moins ne serait-ce que quelques secondes, pour le sortir de son sac et le poser devant sa porte, elle serait alors libre.
Il n’y avait que ça comme moyen.

Sans plus attendre, Tsubaki relâcha la poignée, la chaleur s’étant conduite encore présente sur ses mains. Expertes, celles-ci s'agrippèrent aux lanières sur ses épaules, et, en deux gestes, l’une d’entre elles tenait déjà la fermeture éclair de l’objet cubique, à même le sol. Quelques secondes seulement s’étaient écoulées, elle avait encore le temps : il ne lui restait plus qu’à ouvrir le dessus de son sac, sortir le carton, et …
… Il n’y avait plus de temps.
Dans un grand geste, qui aurait manqué à quelques centimètres de cogner l’épaule de la coursière, la porte s’ouvrit. Ce même regard ambré, précédemment joueur, à présent paniqué, la scrutait du regard comme un prédateur désespéré de chasser sa proie. Malheureusement, ce désespoir fut de courte durée : et de cette même force physique propre à la famille, l’aînée ne tardit pas à neutraliser la fuyarde.

Hagh …!

Son bras lui donnait l’impression qu’il allait lâcher d’un instant à un autre— elle voulut le contracter, contrer sa nouvelle adversaire, au moins ne serait-ce que pour se défendre, mais rien n’y faisait. Au-delà d’être une chasseuse, au-delà d’être une disciple de Hannya : Kinoshita Erika en avait suffisamment pour l’immobiliser. La surprise qui prenait Tsubaki, le temps d’un court instant, suffit pour que la blonde ait complètement le dessus sur elle.

Tu as eu un éveil …?!

C’est de la triche ! Tels furent les mots qu’elle voulut prononcer dans un élan d’indignation, mais, comme précédemment, l’enfant de la branche principale la doubla. À la place, elle reçut des salutations, accompagnées d’une invitation courtoise à entrer dans sa chambre. D’abord une embuscade, suivie d’une clef de bras, pour en arriver à ça ?

Tu te fous de moi ?!” Le peu de politesse qui pouvait rester dans son langage s’effrita. Sa voix résonna dans le couloir, dans un rugissement habituellement inconnu chez le singe. “Laisse tomber le “sama” ! Je sais pas ce que tu me veux, mais j’en veux pas ! Ça ne vous a pas suffit avec Renge, faut en plus venir me faire chier quand je travaille ?!

Elle voulait qu’on l’entende. Elle voulait fuir, et pour cela, ses instincts lui dictaient de se faire entendre. Que l’on sache qu’elle était en détresse, qu’elle avait besoin, ne serait-ce que d’un témoin, pour retrouver sa petite vie loin de cette famille. Elle était prête à rassembler tous ses neurones pour le plus long discours de sa vie, et le bruit de l’ascenseur sonnait comme le glas.

Flûte, que fit doucement cette femme bien trop détendue ; avant de renverser sa cousine dans sa chambre, l’écrasant au passage. Son égocentrisme n’avait, apparemment, aucune limite : lui bloquer le bras ne suffisait pas, maintenant, voilà qu’elle mettait tout son poids sur elle, étouffant à moitié la rousse pour qui respirer devenait difficile avec autant de pression sur sa poitrine.

Moins de dioxygène venait dans ses poumons, mais pour avoir subi son maître, le poids plume d’Erika n’était rien. Au moins, elle n’était plus bloquée comme précédemment, et ses yeux lui donnaient une vision : celle d’une fenêtre, d’une opportunité, pendant qu’Erika se focalisait sur le seul élément qu’elle avait oublié : sa porte.

Lâche … moi !

Sa tête, endurcie comme vidée par de nombreux coups reçus au fil des ans, percuta celle d’Erika. Elle voulait la sonner : et c’était chose de faite. N’importe qui, éveil ou non, nécessiterait de réarranger ses pensées et sa perception après un tel choc : et s’il s’agissait que d’une question de secondes pour quelqu’un comme sa cousine, cela restait suffisant pour qu’elle puisse se mettre hors de portée. La rousse poussa la plus grande, se redressant d’un coup. Une bouffée d’air prit ses poumons, réveillant chaque membre de son corps, et, en deux trois enjambées, elle revint à son sac dans le couloir. Déception fut celle que les hommes, précédemment sortis de l’ascenseur, prirent une toute autre direction pour se retrouver hors de vue. Mais, tout compte fait, ce n’était pas plus mal.

Elle avait moyen de partir d’ici. Elle le pouvait. Elle avait juste une chose à faire, et plus aucune limite ne la retiendrait !

Prend ton truc et laisse moi !

Respectant peu ses manières ni son rôle en faisant glisser le carton au sol, jusqu’à ce qu’ils soient aux pieds même de l’entrée, Tsubaki n’en avait plus rien à faire. Elle ne passa qu’une lanière sur son épaule, et, quant à l’autre bras, elle le laissa branlant sur le côté. La douleur la prenait, du moins, endolorissait ses muscles ...
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