Baptême du feu [Donjon Rang E] [Solo] [+18]

Le réveil sonna vers les 7 h du matin, me réveillant d'un sommeil sans rêve.
Le plafond était sombre, le soleil absent, les lumières du quartier toujours allumés illuminaient la pièce. Pas de bruit, pas même un murmure, un silence quasi total brisé par ma respiration.
Le froid m'empêchait de sortir de mes draps, préférant rester au chaud jusqu'à ce que le soleil se lève ou que l'envie de me lever m'y prenne.

Cependant, je n'avais pas le luxe de le faire.

- C'est aujourd'hui...

La demande pour mon donjon avait été acceptée. Le tout premier que je fais après cette histoire de système et des évènements qui ont annihilés le groupe de chasseurs ayant fouillés une salle secrète.
Je ne voulais pas y aller, mais il le fallait.
Je ne voulais pas y entrer, mais je le devais.
Car sinon, je ne pouvais pas avancer.

-... --Haa... Il est trop tard pour reculer.

La peur n'avait pas disparu. Cette sensation qui avait hanté mes nuits, le bruit du métal transperçant ma peau, le sang coulant le long de mes plaies, les cris de mes camarades... Je me remémore ces scènes avec appréhension.
Je sais qu'y penser encore et encore n'y changera rien, mais je n'y pouvais rien.
Ce genre de choses allaient me rester en tête jusqu'à la fin de mes jours.
Le jour où j'ai vu la mort de près.

Saisissant ma couverture, je la jeta d'un coup sec sur le côté, me mettant debout par la même occasion. Ma décision était prise. Si je changeais d'avis en cours de route, je ne pourrais pas me supporté, je ne pourrais pas me regardé en face.
Ce que j'allais faire était pour survivre, mais aussi, pour ne pas fuir mes peurs.


Ces paroles m'ont guidés plus d'une fois quand rien n'allait.
Même maintenant, j'ai encore du mal à suivre parfaitement ce qu'elle m'a dit.
C'est pourquoi je continue encore et encore d'y penser, de ressasser encore et encore ses paroles, faisant en sorte qu'elles fassent partie intégrante de moi, qu'elles me collent à la peau, à l'esprit et à l'âme.
Car je n'avais que ça pour m'aider à poursuivre ma voie.

Je faisais le moins de bruits possible en me déplaçant, d'abord de quoi manger, puis de me nettoyer avec un gant et de l'eau chaude.
Les donjons sont des endroits où la vie et la mort peuvent changés de place à chaque instant, alors je faisais en sorte d'être prête correctement.
Le goût du café amer raviva les dernières cellules de mon corps encore en sommeil, une boisson amer, mais qui aide dans les jours difficiles.

- *Inspire*..... *Expire*.... Bon, on y va.

Faisant en sorte de ne pas réveiller les autres, je sortis le plus discrètement possible.

Tokyo, la capitale du Japon qui existe depuis aisément une centaine d'année.
Le genre de ville ayant un patrimoine culturel gigantesque et des lieux touristiques à foison. Pour beaucoup, c'est un lieu incontournable et la ville où tous les rêves peuvent devenir réalité. Pour moi, c'est plus une immense fourmilière. Non pas que je déteste cette endroit, juste qu'elle ne m'a pas beaucoup intéresser depuis que j'ai emménagée ici.
Ce qui me fascine par contre, c'est le monde qui y vit et les infrastructures.
J'avais vécu en ville avant, mais celle où ma mère et moi vivions était plus du style vieille ville devenant moderne, avec un côté plus rural. Chose devenant rare de nos jours, vu que le monde tourne vite et que l'on construit encore et toujours plus.
M'enfin, ce n'est pas comme si ça m'intéressait vraiment.

- Pardon... Pardon...

Même aussi tôt le matin, je n'étais pas la seule à prendre les transports en commun. L'espace dans le bus était vivable, suffisamment pour m'étirer les jambes et les bras, mais suffisamment remplis pour ne pas en abuser.
Le paysage se défila. Les immeubles et grattes ciels se succédèrent, poussant comme des champignons au fur et à mesure des mois.
Les gens regardaient la route ou leurs portables, allant pour la plupart au travail ou rentrant chez eux après une nuit blanche. Le genre de quotidien dont je fais partis.

Les ricanements de mes voisins m'enlevèrent de ma contemplation, observant le pourquoi d'un tel heureux évènement, avant de comprendre qu'ils étaient sur leurs téléphones hors de prix à regarder je ne sais quoi.
*Soupire*, si seulement j'avais autant de moyen pour m'acheter ça, j'aurais préféré me prendre suffisamment de nourriture pour remplir mon frigo pendant un temps.
La vie en ville était chère après tout. Tiens, rien que pour un oeuf, ils le mettent au même prix que ces produits de basse qualité comme des piles ou des claques doigts. Rien que d'y penser, ça me met hors de moi. Depuis quand il faut vendre un rein pour manger sainement avec de bons produits ?
Maintenant que le loyer et mes autres frais ont augmentés, je devais me sérer la ceinture encore plus.

- *Tsk*

Je ne put m'empêcher de claquer la langue rien qu'en y pensant. Attirant l'attention, je fais mine de ne rien voir.
Le temps passa lentement. Voulant me ménager, je faisais en sorte de rester en forme en ne faisant rien sur mon siège, je n'avais rien pour m'occuper de toute façon.

- Arrêt de l'hôpital, prochaine arrêt, arrêt du métro.

L'interphone sonna et annonça d'une voix préenregistrée la suite du trajet.
Sachant que la suite de ma journée allait être chargée, je descendis en vitesse pour ne pas perdre plus de temps.
Ce n'était pas le lieu de rendez vous que la guilde des chasseurs m'ont donnés, ni même l'adresse du donjon en lui-même, c'était juste un endroit où j'avais besoin d'y aller avant d'y entrer.

- Madame Orlov ?

La secrétaire me reconnu en un clin d'oeil et me fit signe d'avancer.

- Comment va son état ?

- Elle est toujours stable. Si vous le voulez, vous pouvez lui rendre visite.

- Je ne sais pas si...

- Allez-y, je pense que ça lui fera plaisir.

Hésitant un moment, je pris me dirigea vers l'ascenseur la plus proche pour atteindre les chambres des patients.