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Yun Hao
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Mar 15 Déc - 1:03
La Campanulaft. Vsevolod Yegorovich

Ce nouveau statut de joueur me plaisait bien jusqu’à présent. Malgré quelques contraintes qui étaient tout autant avantageuses que fâcheuses, j’étais globalement capable d’évoluer rapidement sans que des barrières physiques viennent entacher ma progression. C’était vraiment spectaculaire comment celles-ci étaient anéanties avec cet étrange système qui permettait d’augmenter mes statistiques en gagnant des niveaux.

Grâce à mes récents choix, j’étais certain que tout cela n’était pas le fruit de mon imagination, et que tout était bien réel, autant ma montée en puissance que les événements qui s’étaient produits dans cet étrange donjon qui me mena à ma quasi-mort, ainsi qu’à ma transformation. Maintenant que j’y pense, si le prérequis pour pouvoir prétendre à un second éveil était d’être proche de la mort en entrant dans un genre d’endroit secret, je pouvais comprendre pourquoi je n’arrivais pas à trouver tant d’informations que ça concernant ce phénomène.

En tout cas, mon envie de d’explorer plus profondément mes nouvelles forces ne s’étaient pas dissipées en une nuit, au contraire. Au plus j’en apprenais sur elles, au plus j’avais envie de les améliorer davantage. Toutefois, il était vrai que la pensée d’une certaine restriction sur mes actes vint alors. En effet, j’étais un cas, si ce n’était unique, extrêmement rare, selon moi. Sans doute devais-je agir plus discrètement devant autrui, et éviter de démontrer d’étranges gestuelles du point de vue de ces autres individus. Par ailleurs, il fallait sans doute que je ne me démarque pas trop. Je ne voulais pas me risquer d’attirer l’attention d’énergumènes portant de mauvaises intentions. Ainsi, je devrais sans doute cacher mes capacités dans le futur, lorsqu’elles auront bien évolué ou m’assurer que les personnes avec qui j’entre en donjon sont fiables, au point de leur dévoiler une part de mes secrets.

Quoi qu’il en soit, je n’étais pas arrivé à ce stade encore. Là, même si je pouvais démontrer quelques prouesses… Cela ne différait pas tant que ça du passé. Je restais à un stade approximatif à E dans le tiers moyen, et ce malgré mon passage au niveau trois. Peut-être devrais-je atteindre le niveau dix pour prétendre au rang D ? En tout cas, j’allais dans cette idée.

De fait, j’avais profité de ma fin de journée de travail, ayant repris un poste de fonctionnaire policier classique avant de retourner sur le terrain, pour me diriger vers un portail qui avait récemment ouvert. Le donjon était d’une difficulté adéquate pour moi, et je ne pouvais pas manquer cela évidemment, et ce même si je devais traverser Tokyo jusqu’aux abords de Yokohama.

Comme toujours, le rassemblement des individus s’effectuaient proche du donjon, et l’on patientait gentiment l’arrivée du groupe dans sa globalité. Étant du genre à prendre la parole, malgré le fait que je ne sois pas le plus puissant chasseur sur les lieux, je vins à m’exprimer.

« Vu que tout le monde est présent, que dites-vous de partir sur de bonnes bases et d’élire un chef de groupe ? »

Vsevolod Yegorovich
Vsevolod Yegorovich
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Jeu 17 Déc - 17:58
Le petit déjeuner des champions. La formule avait été longue à intégrer pour Vova. D’abord parce que chez lui, il n’y avait pas de petit déjeuner. On finissait les restes d’hier, souvent sans les réchauffer, la température froide ayant donné pendant la nuit à la nourriture un aspect plus ou moins solide ou gélatineux suivant sa contenance en sauce. Du moins c’était le cas pour les hommes, lorsqu’ils devaient partir travailler aux petites lueurs. Les femmes, bien que tout aussi besogneuses, étaient souvent traités avec moins d’égards. Le déferlement de produits disponibles pour honorer cette tradition occidentalo-américano-consumériste avait donc longtemps pour le jeune Vova un mystère et une source infinie de frustration. Maintenant plus âgé, et ayant depuis longtemps réduit les arcanes mystérieux du monde nouveau en trivialités inconséquentes, il avait compris où se situait le problème : il fallait simplement adapter la nouvelle proposition à son gout, et son gout était simple : un repas normal et acceptable comportait de la viande. L’idée selon laquelle ce noble produit devait être consommée responsablement et/ou avec une certaine modération lui apparaissait de toute évidence comme un autre complot de cette même cabale nébuleuse engendré par l’ennemi héréditaire de la Mère-Patrie. Mais il avait triomphé de cette tradition invasive, en la transformant et en la rendant acceptable à son âme d’homme la tundra.

C’est donc avec la satisfaction des combattants victorieux qu’il sentit son ventre bien plein lui renvoyer une odeur lourde de chair à moitié digérée, l’air chaud remontant son épaisse trachée pour sortir de sa bouche en un souffle discret, rot avorté et poli qu’il camoufla aux autres chasseurs attroupés. Le groupe semblait à peu près normal, bien qu'un peu désorganisé. Il ne lui semblait pas qu’il existait réellement de meneur bien établi, chose somme toute très rare. Les donjons, même de bas rang, étaient normalement réservés par un groupe, même non-affilié aux grandes guildes, qui se chargeait alors de recruter les membres nécessaire pour la complétion de leurs formations. Cela permettait de s’assurer une composition équilibrée, chose importante lorsque l’on risquait sa vie, et, détail tout aussi important, d’éviter de possibles conflits quant à la propriété des donjons et de leurs butins. Cela n’avait pas été ici le cas, et Vova n’était pas certain de savoir pourquoi. Peut-être le donjon avait-il été négligé trop longtemps. Peut-être était-ce là un couac administratif. Il ne savait pas, et à vrai dire n’était pas spécialement intéressé par la question, ne souhaitant en ce moment rien de plus que rentrer chez lui, loin du bruit et de l’agitation de la ville. Non pas qu’il n’appréciait pas l’ambiance, non. C'était plutôt que cette appréciation ne pouvait se faire qu’en doses soigneusement espacées et régulées, s’il ne voulait pas que ses instincts ne reprennent le dessus.

Il se concentra de nouveau sur son environnement, chassant ces pensées parasites. Un des chasseurs avait proposé d’élire le chef de groupe. Ne connaissant personne parmi ses partenaires du jour, et n’étant à vrai dire lui-même pas spécialement enthousiasmé par l’idée de jouer au garde-chiourme, le joueur ne bougea pas, bien plus intéressé à l’idée d’observer la manière dont allaient se dérouler les évènements. La proposition reçut un accueil discret et ne provoqua que peu de réactions, au moins en surface. Ce n’était pas réellement quelque chose d’étonnant, les japonais étant culturellement habitués à traiter l’autorité et ce qui en découlait comme quelque chose d’aussi sacré que pesant. Pour peu, Vova aurait même attribué à cette caractéristique un caractère génétique, fruit d’une évolution deux fois millénaire. Ici, l’autorité n’était pas réclamée, ni même gagnée, mais plutôt héritée ou conférée. C’était souvent la fonction plus que l’homme que l’on respectait, même s’il arrivait parfois, bien que rarement, qu’un individu soit après avoir longuement démontré ses propres qualités respecté pour ce qu’il était. Craignant d’être longtemps bloqué dans ce marasme social, Vsevolod répondit après quelques longs instant d’un silence lourd et généralisé :

« Bonjour à tous, fit-il en s’inclinant légèrement avant de se redresser. Je suis Yegorovich Vsevolod, mais je vous en prie, appelez-moi simplement Vsevolod. »

Il marqua une courte pause, histoire de laisser à tous le temps de digérer son introduction. La sonorité étrange de son nom était la plupart du temps source d’une certaine confusion dans l’esprit des nippons, et trouver la manière correcte de l’appeler était souvent difficile. Se présenter à la japonaise ne réglait qu’une partie du problème, mais il n’avait pour l’instant pas trouvé mieux.

« Je ne pense pas être qualifié pour prendre cette charge. Mais peut-être qu’en nous présentant chacun notre tour, et en décrivant brièvement nos expériences respectives, nous pourrons trouver quelqu’un qui le sera ? »

A vrai dire, il doutait fortement que quelqu’un d’autre soit plus qualifié que lui pour cela, mais là n’était pas la question. Il se contenta donc d’attendre une réaction quelconque, affichant un sourire poli.


Dernière édition par Vsevolod Yegorovich le Ven 18 Déc - 12:06, édité 1 fois
Yun Hao
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Ven 18 Déc - 2:25
La Campanulaft. Vsevolod Yegorovich

Sans doute dû à la surprise de ma prise de parole, personne n’évoqua quoi que ce soit avant un certain temps. Un homme, semblant la petite trentaine vint alors se présenter. Ce dernier avait une voix qui portait assez bien, tandis que sa carrure générale portait à croire qu’il était coriace. Ce genre d’individu avait un physique qui laissait croire qu’il n’était pas à son premier combat, surtout avec les quelques cicatrices qui couvraient son visage. Évidemment, son nom ne me parut pas familier, loin de là même. La consonance de celui-ci n’était pas une chose que j’entendais souvent, mais cela me faisait penser au russe. Sans doute était-il de cette origine au vu de sa silhouette générale et de son nom.

Yegorovich Vsevolod… Voilà qui était embêtant. Je n’étais pas certain de pouvoir l’épeler correctement, mais pire encore, je n’étais pas sûr de pouvoir prononcer ce nom sans l’écorcher. Ceci dit, peut-être pourrais-je au moins l’interpeler par un diminutif, au risque de paraître un peu trop familier. C’était toujours mieux que de peiner à lui parler alors qu’il y aurait un potentiel danger dans ce danger. Bref, Vsev, ou Yego… Oui, ça me paraît bien comme cela.

Ainsi donc, suite à cela, plusieurs autres énergumènes se dévoilèrent, ne manquant pas d’audace pour essayer de s’embellir afin de se positionner au rôle de chef après les perches que l’on avait tendu. Je me faisais un peu oublier dans l’histoire, n’ayant pas foncièrement l’envie de diriger un groupe avec mes compétences actuelles… Pour l’heure, je préférais comprendre comment fonctionner le système, ou au moins en apprendre davantage sur ses fonctions. C’était ce qui me préoccupait plus comparé à une réussite de danger, ou à une certaine réputation.

Bref, malgré tout, j’avais tout de même dû me présenter grossièrement, une des personnes présentes ayant fait la remarque que l’on ne connaissait pas mon nom. Répondant simplement par quelques phrases banales : « Je me nomme Yun Hao. Je ne pense pas être à la hauteur de mener cette excursion. », il avait finalement été décidé qu’un chasseur plus expérimenté, légèrement plus âgé que le russe par ailleurs, serait la personne qui dirigerait ce groupe. Par la suite, rien ne nous arrêtait de pénétrer l’intérieur du donjon, et d’y enfin découvrir la zone.

À ma grande surprise, une porte nous attendait une fois que l’on avait passé le portail. Une pièce simplette et vide, tout juste assez grande pour accueillir complètement notre force d’expédition, laissait en champ de vision cette porte devant nous, ce qui me donnait déjà de mauvais présages… Toutefois, cela ne semblait pas véritablement ébahir notre proclamé chef qui se pressa d’ouvrir la barrière semi-métallique après avoir averti tout le monde de faire attention.

Lorsque le premier cap fut passé, la chose qui me marqua le plus fut l’odeur assez nauséabonde des lieux. Même si cela restait supportable, ce mix entre la moisissure et l’humidité n’était pas une chose fort plaisante… Cela en disait déjà long sur l’instance que l’on envisageait fermer. Néanmoins, à première vue, les ennemis n’étaient pas encore présents sur les premiers mètres, ce qui me laissait le temps de jauger plus sereinement le reste des participants d’un œil attentif.

Ceci dit, seulement une minute après cette pensée un aboiement, ou plutôt plusieurs aboiements étranges firent surfaces alors que nos oreilles étaient déjà perceptifs des bruits de course de créatures quadrupèdes. N’ayant jamais réellement pris la peine de manier une arme dans les donjons, je me mis uniquement en posture pour parer les probables assauts de canidés furieux.

Vsevolod Yegorovich
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Ven 18 Déc - 12:39
Il regarda avec un désintérêt discret le déroulement des débats. Il fallut finalement assez peu de temps, malgré les quelques candidats intéressés par le commandement du groupe, pour choisir la tête de ce dernier. Une fois de plus, les japonais agissaient avec une respectable constance : ayant rapidement reconnu la possibilité d’un conflit, leur instinct grégaire leur avait immédiatement intimé de se rabattre sur l’option la plus sûre. Pour eux, cela voulait dire un chasseur suffisamment âgé pour être auréolé d’une aura de respectabilité, et pour ne pas être obligé de perdre la face en suivant les instructions de quelqu’un de trop jeune. Ces formalités expédiées, le nouvel élu fut prompt à se redresser, se tenant droit et fier, les épaules larges et solides. Vsevolod ne jugea pas utile de commenter plus avant le spectacle, et suivit le groupe lorsqu’ils s’engagèrent dans le donjon. Malgré l’apparition du système dans sa vie, et les promesses d’un futur brillant qu’il apportait avec lui, sa situation était pour l’instant toujours la même : il devait agir prudemment, et s’assurer de survivre le temps de trouver ses marques. Ce n’était finalement pas bien différent de l’existence qu’il avait mené jusqu’à présence, la nature pour le moins… légalement contestable de certaines de ses activité l’obligeant à une vigilance aussi permanente que cruciale.

Il adopta donc sa position habituelle, formant l’arrière-garde du groupe. Ses statistiques étaient bien trop basses pour pouvoir équiper la plupart des objets trouvés dans les donjons, et son équipement restait limité à un simple couteau de chasse, qu’il utilisait aussi bien pour remplir ses fonctions attitrées de dépeceur que pour se battre, cherchant lors des combats les points faibles dans les formations adverses, et utilisant plus son expérience longuement acquise dans le monde réel que ses pouvoirs de chasseur pour frapper. Il n’eut cette fois-ci pas à attendre longtemps, et sitôt qu’ils furent matérialisés dans ce nouvel endroit, ils purent observer la petite pièce dans laquelle ils étaient arrivés. Elle ressemblait à l’idée qu’il se faisait d’un donjon classique ; ses murs étaient taillés dans une pierre grise et de bonne facture, et derrière leur groupe trônait, impassible, une double porte gigantesque, haute sans doute de quatre mètres. Devant eux, une porte métallique, qu’ils passèrent rapidement, leur chef leur rappelant dans un accès de bon sens aussi convenu que superflu d’être prudents. Ils maintinrent donc les rangs, et purent bientôt entendre dans le lointain les aboiements frénétiques des bêtes qui se rapprochaient, et leur course féroce. Vsevolod connaissait bien ce genre de bruit. Cela voulait dire la chasse, cela voulait dire la meute. Cela lui plaisait, et l’emplissait d’un sentiment jubilatoire de colère joyeuse et nostalgique. Peu de choses étaient aussi intenses et profondes qu’un groupe d’animaux unis par la faim et la haine de ce que n’était pas eux.

Quelques dizaines de secondes passèrent, à entendre les bruits étouffés qui leur parvenait du couloir obscur, la gueule béante s’ouvrant sur une obscurité liquide et la promesse cruelle de l’affrontement prochain. Presque une minute à attendre, les doigts serrés autour de la peau des armes et les respirations lourdes et chargées, et la sueur dans le creux de la nuque et le cœur qui battait vite. Soixante seconde, et pour Vsevolod une petite éternité d’impatience et d’anticipation. Avec un peu de chance, il y aurait là quelque chose de beau.

Des ténèbres jaillirent comme autant de projectiles gigantesques les corps décharnés des créatures. C’étaient là des bêtes émaciés, aux flancs maigres qui laissaient percevoir la marque de leurs côtes, et aux dos et aux poitrails pourtant épais, assemblages curieux de muscles denses et noueux, qui faisaient sur leurs silhouettes élancées comme autant de nœuds. Les créatures, qui ressemblaient à des chiens comme des orcs pouvaient ressembler à des hommes, se jetèrent sur eux en vagues successives de deux ou trois, se pressant dans l’espace exigu du couloir, cherchant à les submerger. Seuls les rangs solides, installés à la sortie pour contrecarrer leur manœuvre évidente, permirent au petit groupe de tenir bon. Il ne restait après cela plus qu’à broyer les bêtes, et à entamer un méthodique travail de boucher. Appuyant un de des tanks du groupes, Vsevolod se plaça derrière lui, le tranchant vorace de sa lame cherchant la moindre occasion d’entailler les chairs de ses ennemis, trouvant avec difficulté le chemin de la délivrance. Les créatures étaient rapides, et si leur esprit n’était visiblement qu’un amalgame brouillon de rage et de faim, elles n’étaient pas non plus dénuées d’une forme basse et vicieuse d’instant, n’hésitant pas à se replier quand le combat se faisait pour elles trop dangereux. Peu importait, pour le moment. Le terrain était à leur avantage, et il leur suffisait de persévérer. Il frappa donc, encore et encore.
Yun Hao
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Ven 18 Déc - 14:29
La Campanulaft. Vsevolod Yegorovich

Ma position au sein de ce groupe n’était pas particulièrement avancée, mais elle n’était pas non plus totalement en retrait au vu de ma manière de combattre. Ainsi, je laissais les spécialistes se mettre en avant de sorte à absorber le premier choc avec nos ennemis. La course enragée des canidés se finirent par un bond bestial en plein sur les lignes alliées. Les deux individus avec un moyen matériel de se défendre furent supportés par d’autres énergumènes de sorte à ce qu’ils ne chutent pas suite à l’impact. Les boucliers tremblèrent toutefois de ce heurt brutal, mais cela nous laissait le temps de répliquer étant donné que nos défenses avaient réussi à tenir.

Ce rôle me correspondait bien plus, surtout que j’avais fait en sorte d’améliorer mes caractéristiques offensives grâce au système. Maintenant que j’y pensais, avec mes statistiques actuelles, il était possible de m’équiper de l’arme que j’avais dans mon inventaire, celle qui me procurerait un bonus à l’attaque. Ceci dit, il était trop tard pour sortir ce poing-lame au vu du combat qui se déroulait sous mes yeux, sachant que je m’étais déjà élancé pour asséner un violent coup de poing au niveau de la tête d’un de ces chiens.

Bien que j’avais en soi un peu plus de doublé ma force, je n’aurais jamais cru effectuer une frappe aussi puissante. Cela changeait énormément de mes frappes opportunistes d’autrefois. Là, je venais tout simplement de causer du tort par un assaut frontal, et les conséquences étaient terribles. Bien que je n’avais pas tué la créature de ma seule attaque, celle-ci fut renvoyée en arrière sur quelques mètres.

La plupart de mes compagnons du jour firent de même et répliquèrent sans se poser de question, mais rares étaient les personnes n’utilisant pas d’armes comme moi pour ce faire. Aussi étonnant que cela pouvait être, notre petit groupe n’était pas aussi désordonné que l’on pouvait imaginer. Au contraire, bien que ce soit notre première rencontre, ou du moins pour la plupart d’entre nous, nous arrivions à nous coordonner pour que chacun ait plus ou moins un rôle définit. Peut-être était-ce dû à l’expérience de notre meneur, ou grâce à une petite troupe soudée au sein de l’entièreté de notre escouade, mais de là en découlait un bon résultat.

Répétant le procédé à plusieurs reprises, il nous fut alors possible de nous débarrasser de cette vague qui était venu nous accueillir. Sans doute n’était-ce qu’un groupe d’éclaireur et que le plus gros de la meute était plus loin, mais c’était déjà un bon point qu’aucun individu n’avait vraiment paniqué suite à cette rencontre. Les tanks en première ligne étaient faiblement blessés, mais furent rapidement soigné grâce à la magie d’un d’entre nous.

Je vins m’intéresser de plus près au type d’entité que l’on pouvait rencontrer en examinant de manière plus précise la carcasse d’une de ces bêtes. Si leur allure était presque démoniaque, représentant tout à fait l’état enragé dans lequel elles se trouvaient, ces bestioles avaient l’air d’être rongé par une présence externe assez visqueuse. Cette dernière, d’une teinte violacée aux reflets de verdures, avait une texture similaire à de la boue ou de la mousse des arbres. Appuyées par l’humidité ambiante, elles étaient aussi légèrement mouillées, bien que l’on pouvait aussi en dire de même pour le corps entier des canidés.

Je profitais d’un moment d’inattention pour accéder à mon inventaire de sorte à récupérer l’arme qui y traînait, et d’évidemment de m’en équiper. Par la suite, grâce à sa lame, je vins obtenir un bout de cette vase étrange qui corrodait les chiens à de multiples endroits de sorte à pouvoir l’observer de plus près. Quelle mystérieuse sensation… J’avais l’impression qu’elle me suivait du regard.

Nettoyant alors mon arme d’un vif mouvement, je me mis à la recherche de divers cristaux qui pourraient arrondir mon fin de mois, avant de rejoindre de nouveau le groupe.

« Ces créatures semblent légèrement différentes de simples canidés un poil enragé… Je sais qu’il est normal pour un donjon que les animaux peuvent paraître anormaux, mais je pense aussi qu’il est préférable de garder en tête de faire attention à toute autre potentiel bête, et non pas uniquement celles de la race des chiens. »

J’étais certain que je n’étais pas le seul à penser de la sorte, mais je préférais tout de même avertir tout le monde, au cas où certains seraient trop confiants ou auraient loupé l’information.

Vsevolod Yegorovich
Vsevolod Yegorovich
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Sam 26 Déc - 15:40
Ils saignaient. Les monstres, lorsque le métal soigneusement préparé de sa lame parcourait leurs chairs, saignaient. Cela aurait pu paraître une observation anodine, un fait du quotidien sorti de l’esprit ahuri d’un boucher ou d’un poissonnier, mais pour Vsevolod, habitué des donjons, c’était un fait suffisamment précieux pour être remarqués, car toutes les créatures ne le faisaient pas. Ils saignaient, d’un sang épais aux couleurs changeantes, qui unissait le violet et le vert en une symphonie discordante et impossible. Ils saignaient, et quand leurs chairs s’ouvraient devant lui comme les parties d’une femme, quand ils révélaient l’intérieur secret de leurs corps, il pouvait y voir la faiblesse impudique de leurs êtres. Malgré leurs apparences infernales, malgré les dangers des donjons, ces derniers étaient des terrains de jeu, des endroits faits pour que les hommes, surmontant leurs épreuves et leurs pièges, en ressortent grandis. Et ces monstres étaient donc des sacrifices. Et ils saignaient, ce qui voulait dire que le joueur pouvait parler le langage de leurs corps. Une giclée aspergea le côté droit de son visage, illuminant l’espace d’un court instant l’arrête tranchante de sa mâchoire, avant qu’il ne l’essuie d’un revers rapide de la main et se penche sur le corps agonisant du monstre, ses grands yeux écarquillés encore parcourus de lumières enragées. Ce dernier, avec sa patte sectionnée et ses côtes apparentes et son fluide vital qui s’échappait hors de lui et ruisselait dans les petites rigoles formées par l’agencement des dalles sur le sol de pierre, était comme un de ces animaux que l’on égorgeait autrefois sur les pierres lisses des temples. Il attendait. Vsevolod plongea deux doigts épais dans la plaie, l’écartant sans ménagement. Il voulait voir. Il voulait comprendre. La plupart de ses pairs semblaient satisfaits du confort matériel que leur apportait les donjons et leurs trésors, mais pas lui. Il n’avait pas réellement l’usage de la monnaie des hommes, si ce n’était pour se camoufler parmi eux.

Là n’avait jamais été la question, là n’avait jamais la raison de ses expéditions dans les boyaux interdimensionnels du système, même avant qu’il n’apprenne son existence, même avant que l’entité chasseresse ne l’amène au bord de la mort pour lui révéler la vérité de sa nouvelle existence. La question, maintenant, était de savoir, de voir et de gouter. Il écarta les intestins révélés par ses doigts inquisiteurs, cherchant le cœur de la créature. Il le sentit finalement, là, tout au bout de sa peau, séparé de lui et battant pourtant d’un rythme faible et irrégulier. Il était prêt. Il le caressa doucement, et pinça son aorte entre ses deux doigts. La créature mourut rapidement, dans un couinement agonisé. Il aurait aimé pouvoir explorer plus longuement la bête et leur relation, mais il était entouré d’autres personnes, et devait faire bonne figure. Il retira du corps le cristal du monstre, et cracha sur son cadavre, manifestant ostensiblement son dégout. Il n’était pas sûr à vrai dire que quelqu’un ait pris le temps de l’observer, le groupe étant occupé soit à récupérer, soit à extraire les cristaux qu’ils mettraient en commun plus tard. Mais il fallait être prudent. Toujours être prudent, car il était entouré d’ennemis qui s’ignoraient, aveugles à la vérité. Il se releva, et écouta l’un d’entre eux prendre la parole. Il avait une curieuse façon de s’exprimer, et le comprendre n’était pas facile, mais il lui semblait qu’il les invitait à la prudence. Vova hocha la tête, s’abstenant de tout commentaire facile, et fit rouler ses épaules. Lui non plus ne comprenait pas le donjon, se rendit-il compte. Ce n’était pas parce qu’il parlait que ses mots charriaient de la vérité, de la matière consistante et réelle. Il parlait pour combler le vide, il parlait pour se rassurer et se lier aux autres. Il n’avait pas le temps pour cela, et il charcuta rapidement les cadavres restants, joignant ses efforts aux autres charognards, les reflets dorés de leurs yeux trahissant leur avidité. Leur vie contre quelques cristaux, leur existence contre quelques piécettes. C’était un spectacle radieux et magnifique.

Enfin ils en eurent terminé, et enfin ils purent se remettre en route, leur formation plus serrée qu’avant, la joie partagée de la mise à mort ayant rapproché les esprits et les corps. Les inconnus, liés maintenant par le carnage collectif, sentaient entre eux un lien se tisser qui, bien que temporaire, saurait les protéger jusqu’à la fin des combats. Vsevolod passa une main sur sa joue, regardant sa paume se couvrir du sang qui déjà séchait. Il était anormal, comme possédé par quelque chose de conscient. Il faudrait inspecter plus avant la chose.

Le groupe finit par arriver dans une salle gigantesque, le couloir s’ouvrant sur cette dernière. En son milieu passait un gigantesque fossé, une blessure qui la scindait en deux parties séparées, unies seulement par un pont de corde à l’allure incertaine. Des relents brumeux semblaient monter en même temps que des plaintes lancinantes du gouffre, et sonder son fond ne révélait rien d’autre que des ténèbres opaques, tout comme tenter de voir de l’autre côté. Leurs sens étaient abusés par le donjon, cela lui sembla évident. Le groupe, méfiant à l’idée de traverser l’endroit, s’arrêta devant le pont, avant qu’une voix anonyme n’en sorte :

« Quelqu’un a une idée ? »

Quelqu’un était-il volontaire pour traverser le pont, comprit Vsevolod. Il ne se manifesta pas. L’endroit ne lui paraissait pas plaisant, et il n’avait aucune confiance en ces étrangers. Il tendit l’oreille et prit une grande inspiration, cherchant à comprendre ce qu’ils avaient en face d’eux. La même odeur de pierre mouillée et de pourriture. Derrière eux, des jappements lointains et colériques, et peut-être même le bruit des mâchoires qui brisaient les os. La meute. Devant eux, rien. Pas de bruit, sinon le sifflement chuintant que faisait cette curieuse brume lorsqu’elle s’enroulait autour du pont. Et il ne voyait toujours rien de l’autre côté. Quoi qu’ils décident, ils devaient décider vite, avant que le donjon ne le fasse pour eux. Il réprima difficilement le sourire qui menaçait de déformer son visage, et attendit une réaction du meneur.
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