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Akashi Ellyot
Akashi Ellyot
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Plongée spirituelle. [Quête hebdomadaire.] Empty Plongée spirituelle. [Quête hebdomadaire.]

Dim 17 Jan - 14:16
Plongée spirituelle

La baie de Tokyo occupait ma vision, le vent froid et violent me décoiffant et frappant mes joues tandis que la description de cette nouvelle quête circulait dans ma tête. De la plongée en apnée, sans équipement, avec une distance précise à atteindre et un temps fixe à tenir à cette même distance. Faire ça en plein hiver et avec le froid qui frappait la capitale, c’était un coup à probablement choper un truc, mais bon, vu mes statistiques, cette quête serait facilement réglée. Je mis à avancer, rejoignant un coin à l’abri des regards pour poser le sac que j’avais embarqué, contenant de quoi m’essuyer après la baignade que j’allais faire, avant d’ôter mes habits, ne me laissant qu’un simple short de bain comme vêtement. Bien que je sentais le froid frapper mon corps, cette sensation ne me dérangeait pas, comme si ma tolérance avait grandement augmentée, probablement en lien avec ma constitution qui était plutôt bonne pour mon niveau.

Je jetais rapidement un oeil, observant des bateaux traverser la baie, avant de me jeter dans cette dernière et de commencer à nager pour m’écarter un peu de la terre. Je pris environ cinq minutes pour m’écarter, la nage étant plutôt facile et rapide, et être assez loin du rivage avant de prendre une grande inspiration, de plonger et commencer à descendre pour atteindre les cent mètres de profondeur. J’avais essayé la plongée une fois quand j’étais en Belgique et non seulement on était obligé d’utiliser du matériel, mais en plus, on ne descendait pas sous vingt mètres. Ça peut sembler peu vu comme ça, mais la pression est déjà énorme à cette profondeur et il faut être entraîné pour pouvoir descendre plus bas. Bien entendu, bon nombre de chasseurs étaient capables de faire bien mieux que ce que j’étais en train de faire, mais je n’étais qu’un rang E avant, mieux qu’un humain, mais sans plus.

Après trois minutes de descente, je finis par atteindre ce qui me semblait être la bonne profondeur, peut-être même un peu plus bas, mais bon, cela n’avait pas réellement d’importance. Je pouvais sentir le froid de l’eau recouvrir l’entièreté de mon corps, fonctionnant d’abord comme une immense prison de laquelle j’allais avoir du mal à ressortir et plus le temps passait, plus cette sensation devenait proche, s’agrippant à mon corps comme une camisole voulant m’empêcher de bouger. Tout ça n’était que de l’ordre de la sensation, du fait que l’eau froide de la baie était en contact direct avec ma peau, mais je ne ressentais aucune gêne, aucun problème et un mélange de satisfaction et d’ennui se mit à parcourir ma chair. Devenir plus fort était une bénédiction et pourtant, plus je le devenais, plus les choses que je faisais en dehors des donjons me semblaient faciles, voire ridicules. Il suffisait de ressasser toutes mes rencontres récentes pour se rendre compte que même sans que je ne le veuille, j’étais aspiré dans le monde des chasseurs, comme l’eau dans laquelle j’étais qui, bien qu’elle ne me faisait pas descendre plus, ne me laissait pas forcément remonter. Finalement, la situation dans laquelle j’étais représentait bien ce que devenait ma vie : un océan noire d’incertitude et de solitude.

La notion du temps m’avait échappé, ne sachant plus si j’étais resté à cette profondeur suffisamment longtemps. Je n’avais pas souvenir d’entendre le bruit habituel de la validation de la quête, je ne devais donc pas encore avoir attendu cinq minutes et pourtant, j’avais la sensation d’être resté sous l’eau depuis déjà un bon quart d’heure. Mon esprit continua de divaguer jusqu’à ce qu’une voix se fasse à nouveau entendre, une voix dans ma tête, une voix que je connaissais et qui, pour la première fois, était très claire. Cela me perturba quelques instants, mais pas assez pour m’obliger à remonter d’un seul coup, jusqu’à ce que je me tourne d’un coup dans l’eau et qu’une silhouette me ressemblant se tienne devant moi, toute habillée, une légère aura fantomatique l’entourant. Je l’observais, l’analysais, la scrutais et ne comprenais pas ce qui se trouvait devant moi. Cette silhouette me ressemblait en tout point, aussi bien sur le physique que sur les vêtements qu’elle portait, mais ça n’expliquait toujours pas sa présence.

”Tu commences donc enfin à m’entendre et me voir distinctement, il t’en aura fallu du temps ! Ne cherche pas à me répondre, je sais bien que t’es pas capable de parler sous l’eau. D’ailleurs, qu’est-ce que tu fous exactement ? Tu suis aveuglément les ordres de ce foutu système, faisant parfois des trucs complètement cons et inconsidérés. Remarque, ça me dérange pas forcément, j’adore quand tu te mets en danger et que tu risques d’y passer, ça me permet de me sentir encore plus en vie. D’ailleurs, vu que tu sembles kiffer l’idée de rester sous l’eau, ajoutant un peu de piquant à tout ça !”

La silhouette se contenta de lever la main dans ma direction avant d’afficher un sourire carnassier sur son visage. Mon corps se mit à me faire mal d’un seul coup, ressentant un mélange désagréable entre mes poumons qui me semblaient être en train de brûler et être compressé en même temps. Je tentais de garder mon calme, mais la douleur brouillait mon esprit, m’empêchait de réfléchir convenablement. Ça faisait mal, tellement mal ! L’illusion en face de moi n’avait pourtant rien fait de particulier et j’étais en train de souffrir. Je devais me dépêcher d’en finir avec cette quête, sinon j’allais y rester ! Combien de temps me restait-il à attendre ? Trente secondes ? Une minute ? Peut-être deux minutes ? Je l’ignorais et malgré le fait que je savais que les secondes défilaient, j’avais la sensation qu’elles étaient bien plus lentes, comme si le fait de me voir souffrir les ralentissaient, comme si ce concept qu’était le temps prenait du plaisir à me voir marcher sur le fil entre la vie et la mort. Dépêche-toi… Dépêche-toi ! DÉPÊCHE-TOI !!!

Un bruit parvint à mes oreilles, bruit que je reconnus aisément, signe que je pouvais remonter. Aucune précaution, aucun calme, que de la précipitation qui me fit remonter le plus vite possible. Je sentais la différence de pression s’exercer sur mon corps, je sentais mes organes qui me faisaient mal, mais le manque d’air était trop fort et je finis par atteindre la surface, inspirant d’un seul coup afin de remplir mes poumons. Il me fallut quelques instants pour pleinement reprendre contrôle de mon être avant de jeter un coup d’oeil autour de moi, ne pouvant observer que la baie de Tokyo en plein Janvier. La silhouette n’était plus là visuellement, mais dans mon crâne, je sentais sa présence et l’image de son sourire laissait place à un rire qui me glaçait le sang. Face à ce rire, l’eau dans laquelle j’étais me paraissait plus chaude et agréable que jamais.
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