Tomb Raider ? Not realy. [Quête hebdomadaire #3]

Le mont Aso, la destination parfaite pour se reposer et prendre du bon temps ? En temps normal, peut-être. Néanmoins, si je me dirige vers cette montagne, ce n’est pas pour faire un brin de bronzette mais à cause d’une énième mission confiée par ce Système qui ne cesse de chambouler ma vie. L’avantage ? Mon corps se rétablit rapidement de l’épreuve qu’il a vécu lors de ce maudit donjon. Mieux encore, je ne me suis jamais sentie aussi forme que ces derniers jours, comme-ci mon corps prenait lentement conscience que… et bien oui, il possède aussi des muscles eh. Enfin, vous emballez pas, je suis loin d’être une parfaite sportive accomplie et je recule toujours jusqu’au dernier moment, comme maintenant. La journée d’hier m’a servie à me préparer mentalement pour cette journée et je dois maintenant réussir cette nouvelle épreuve, sous peine de subir ce que le Système appel « Punition ». A quoi ça correspond ? Aucune idée et je ne compte pas le savoir avant un bon moment !

Une secousse me sort de mes pensées et je lève mon regard par-dessus le siège devant-moi. Le conducteur du bus me fait un signe de main afin de me signaler mon arrêt. L’avantage d’être étrange, c’est qu’on attire souvent une sorte de pitié/tendresse qui oblige en quelque sorte à nous aider. J’adresse un sourire au chauffeur, me lève, sort du bus et lève la tête pour profiter de la chaleur du soleil. Je soupire, profite du moment et sent une pointe de nostalgie quand les souvenirs du Texas resurgissent. Le soleil, la chaleur et les paysages arides me manquent atrocement et il m’arrive parfois d’hésiter à retourner dans mon pays d’origine. Et je repense à mes parents, à cette maudite prison dorée. Non, cette liberté nouvellement acquise me manquerait trop.

Je resserre mes mains sur les bretelles de mon sac et prend la direction du point de rendez-vous. Mon guide m’attend, le sourire aux lèvres. Lorsque le message est apparu, je me suis vite rendu compte que je ne connaissais rien à l’escalade et que ça pouvait rapidement être mortel. Dans le sens où la moindre chute pouvait littéralement me tuer. Aussi, j’ai préféré jouer la carte sécurité et louer les services d’un professionnel afin de m’aider dans cette épreuve. Bien entendu, j’ai passé des heures à lui expliquer que je n’étais pas suicidaire, que j’étais débutante mais que je souhaitais affronter le Mont Aso afin de rendre hommage à la mémoire de ma grand-mère récemment décédée, d’où ma présence au Japon.

Oui, je sais, mentir c’est mal et j’ai honte d’en être arrivée là mais je n’oublierais pas de lui fournir un gros pourboire. Si je suis encore vivante.

Les présentations effectuées, il me présente les divers équipements, me rappel les consignes de sécurité et les dangers de cette épreuve pour une débutante comme moi. Je le rassure, pleinement consciente des risques et détourne la tête afin de fixer la montagne. Mince, j’espère que ce Système possède une sacré assurance santé ! Je me rapproche, agrippe la première prise et nous commençons à grimper au top de mon guide.

Je ne sens plus mon corps. Ou peut-être que si ? Je ne sais plus. La fatigue brouille mes pensées et noient mes sens. Je me souviens vaguement de l’ascension, de la douleur dans mes membres, de mes suppliques pour avoir des pauses plus longues et… oui ? Non. Ouvrir les yeux me demande un effort bien trop important, je préfère les garder fermer.

-« Reposez-vous Mademoiselle, nous avons réussi. Je reste près de vous le temps que votre récupère. Vous avez chuté dans les derniers mètres de descente, votre épaule est démise et vous avez de nombreuses coupures. Je vous ai fait les premiers soins, les secours arrivent, reposez-vous. » Déclara mon guide d’une voix lointaine.