Hécatombe [Violence - Gore]

Cette fois-ci, elle se l'est promis, elle ne succombera pas une nouvelle fois.

Cette fois, elle restera forte, elle ne se laissera pas berner par les douces paroles de cette illusion. Elle sait que c'est faux, qu'elle n'existe pas. Elle sait qu'elle ne fait qu'imaginer tout ça... Alors, cette fois-ci, elle tiendra. Elle ne se laissera pas corrompre par ces stupidités. Pour Kasumi, pour elle-même, elle restera forte, elle sortira de toute cette merde. Elle ne sera plus schizophrène, ce n'est qu'une question de temps.

Ou du moins, c'est ce qu'elle croit, pour l'instant.

C'est pourquoi, elle s'est rendue à un nouveau donjon. Un portail se trouve là, dans une ruelle de Sapporo. Quelques personnes sont présentes, femmes et hommes. À bien vérifier l'application, 3 Tanks, 3 DPS, 2 Soigneurs et 2 Rôdeurs. Mirai fait partie des 3 DPS, et se présente comme DPS corps-à-corps. Les deux autres sembleraient jouer sur la distance selon les informations, alors elle devra rester aux côtés des Tanks, dont 1 Pugiliste.

Capuche relevée, elle porte une large veste grisâtre, un pull blanc, et un pantalon bleu-gris. Cette fois, des vêtements bien chauds. Un certain roux serait fier d'elle, hunhun. Un pansement à la joue dû à une récente bagarre dans une ruelle, elle se frotte le nez d'un coup de pouce, gromellant un peu à l'idée de devoir à nouveau se battre contre "sa mère". Une batte sur les épaules, elle la lâche à côté, sachant pertinemment qu'elle ne pourra pas l'amener avec elle là dedans.

Oi les gars. Présentez-vous au lieu de restez tous planqués dans vos coins comme des cons.

Crache-t-elle d'un air sérieux, avec sa voix grave, grimaçant face à cette bande d'idiots, sans vergogne, sans peur, affichant une aura presque arrogante, mais intimidante.

Moi c'est Mirai. Kamui Mirai. Vu que j'suis forcée de parler pour vous rassembler, j'ai pas d'autre choix que de prendre la place de cheffe. Des oppositions ?

Personne ne répond, observant la jeune femme de différentes manières. Certains plissent des yeux, d'autres haussent des sourcils, quelques uns grimacent ou tournent la tête...

Bon bon bon ! Allez, j'ai pas qu'ça à foutre, balancez vos blases.

La louve s'avance, faisant craquer sa nuque et ses doigts. Hommes et femmes chasseurs se présentent tour à tour. Ça n'a que peu d'importance, car Mirai ne perdra pas son temps à se souvenir de leurs visages- ou du moins, elle ne le fera qu'uniquement pour ce job. Mais elle doit le faire, histoire de pouvoir donner les ordres correctement.

Tous étaient de rang D, et elle-même l'était selon le système visiblement. Des statistiques pas dégueues, mais encore basses à son goût. La progression vient lentement, trop lentement. Peut-être qu'enchaîner les donjons ferait avancer les choses plus vite ? Probablement...

En tout cas, une fois que tout le monde est prêt, Mirai se met devant, agitant sa main avec un air blasé pour que les autres la suivent. Elle se demande bien quelle gueule aura ce donjon. Elle se demande bien quelle difficulté il aura. Elle se demande bien si elle saura guider tout ce groupe...

Elle n'a pas idée de ce qui suivra.
Elle n'a pas idée de la douleur qu'elle subira.
Elle n'a pas idée du stress qui l'envahira.
Elle n'a pas idée des cauchemars qu'elle fera.
Elle n'a pas idée.
Elle n'a pas idée.
Elle ne sait pas ce qui l'attend.
Elle est confiante, elle croit en elle.
Elle ne sait pas.
Elle ne sait pas, et son groupe non plus.

Tout...
Ira...
Très vite...

En entrant, l'environnement change brusquement. Elle n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que le sol se résorbe, et elle tombe pour perdre conscience après une violente chute.

Et si normalement, cela doit être sans surprise, car Mirai sait que les donjons sont très différents du monde réel, elle reste néanmoins... Perturbée par l'endroit où elle vient d'atterrir.
En effet, elle se trouve dans... Un salon. C'est plutôt luxueux, mais poussiéreux. Un large canapé se trouve là, avec un miroir en face de lui. Un grand miroir qui ne reflète rien, pas même son propre corps quand elle se place devant.

...Attendez.

Elle est... Seule ? Où sont passés les autres ?

Hein ?! C'est quoi cette merde ?

Commençant à paniquer en ne trouvant personne à ses côtés, elle observe les alentours en cherchant à comprendre la situation. Elle analyse l'endroit, fouillant un peu partout pour essayer de voir pourquoi elle n'est pas avec les autres.
Son attention est attrapée par des tuyaux qui sortent des murs si magnifiquement décorés de beaux motifs inspirant la noblesse.

Qu'est-ce que ça fout là ces trucs ? Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? Putain... Ça commence déjà SUPER bien.

Au cas où, elle équipe ses armes physiques, ses griffes d'acier.
C'est beaucoup trop calme. Il y a un silence qui empeste la mort. Mirai est presque certaine que quelque chose ne va pas tarder à brutalement changer la situation. Et puis, elle a vu assez de films d'horreur pour comprendre que se trouver dans un manoir comme ça, ce n'est rien de bon. Allez, le boss sera quoi ? Une sorcière anthropophage ?

Allez... Y a rien d'intéressant ici.

Elle s'avance vers les deux portes du salon... Sauf qu'elles... Ne s'ouvrent pas.

GÉ-NIAL ! JE M'EN DOUTAIS ! C'est pas comme si c'était pas un gros cliché, ça, hein ?! Allez, j'vais me retourner, et il y aura un gros truc qui va m'apparaître à la gueule, c'est ça ?

Elle se retourne... Et il y a rien.
Elle hausse des épaules.

Hmf. Bon, au moins, c'est peut-être pas si cliché que ça...

Au cas où, elle tente de forcer la sortie, mais rien à faire, malgré sa grande force physique, elle n'arrive pas à déguerpir d'ici. Quelque part, elle se dit que son équipe est là, sûrement en dehors de cette pièce... Mais une sorte de mur magique l'empêche de partir.

Soufflant nerveusement par le nez, se remet dans ses recherches, se baissant pour fouiller en dessous du canapé, derrière le miroir, derrière les tableaux...
Jusqu'à en oublier le plus simple : ouvrir le tiroir de l'armoire en bois collée au mur.

Voyons voir... Ha ha ! C'est quoi ça ?

Un... Morceau de papier. Mais encore ?
Oh. Il y a des choses écrites dessus. Dans une... Langue qu'elle ne comprend pas. À bien regarder, c'est pas quelque chose de très agréable à lire.

Pro omnibus... Omnes pro ? Qu'est-ce que c'est que ces conneries ?

Elle retourne le papier, et des dessins arrivent à mieux lui faire comprendre la situation.
En effet, il y a plusieurs tuyaux de dessinés, ceci correspondant à ceux qu'elle vient de voir. Mais ces derniers sont reliés par des flèches à des personnages. Et près des tuyaux, un personnage est dessiné. Probablement... Elle ?

Ok, ok... Donc ils sont probablement là. Faut juste que je leur parle avec les tuyaux, c'est ça ? Allez, on test ça...

Elle s'approche donc de ces tuyaux en question, avant d'en attraper un, et y avancer sa bouche.

HEY OH ! QUELQU'UN M'ENTEND ?!

Après quelques secondes, une voix féminine peut se faire entendre.

Oh putain ! Merci ! Je croyais être tombée seule dans ce putain de donjon ! Je me demandais si vous m'aviez vraiment suivie !

Maintenant qu'elle est certaine que quelqu'un se trouve aussi ici avec elle, il faut savoir le plus important.

Tu sais où tu te trouves là ?

La femme, qui se trouve être parmi les rôdeurs, lui explique qu'elle a l'air d'être dans une cuisine.

Ok ok, et tu vois quelque chose d'intéressant ? T'arrives à sortir de la pièce ?

Malheureusement pour la louve, les réponses sont négatives. Cependant, on lui informe tout de même la présence d'un miroir qui ne reflète rien, comme celui présent chez elle.

Ok ok, écoute, j'vais voir si c'est pareil pour les autres.

Les autres ?

Ouais, je peux leur parler avec des tuyaux, c'est compliqué... J'sais pas si t'en as chez toi.

Visiblement... Il n'y en a qu'un et c'est celui avec lequel je t'entends.

Ok, c'est pas grave.

À interroger tout le monde... Visiblement, chacun d'entre eux se trouve à un endroit différent de la... Maison ? Du manoir ? Bref. Aucun d'entre eux ne peut parler aux autres membres de l'équipe, alors elle devra probablement tous les gérer seule. Le rôle d'un chef... Poussé à l'extrême. Eh beh, si elle avait su...
Surtout qu'en plus, deux d'entre eux semblent ne pas apprécier la situation. Ou plutôt... Ils stressent. Ils stressent beaucoup. Donc il faut les rassurer...

...

Rien d'intéressant. Bizarrement, la jeune femme a un pressentiment.
Ce silence qu'il y a depuis maintenant quelques minutes n'annonce rien de bon.

Un souffle passe le long de son corps.

Un souffle froid, mais fait d'une manière similaire à... Quelqu'un qui respire derrière elle. Un souffle bruyant et régulier.
Sursautant d'un coup, Mirai se retourne, brusquement. La panique s'empare d'elle, alors que ses yeux s'agitent de gauche à droite, en essayant de trouver quelque chose- la chose qui serait responsable de cela.

Mais rien. Rien ne semble être présent.
Mais ceci ne la rassure pas pour autant.
Cela lui provoque même… L'effet inverse.

Son cœur bat à la chamade- son corps est persuadé qu'une autre présence se trouve ici. Il est persuadé, à un tel point que se rassurer elle-même ne semble pas avoir d'effet. A un tel point que ceci ressemble à de l'auto-persuasion.
Elle tremble, elle transpire, mais elle ne sait pas pourquoi. Ou plutôt, elle sait pourquoi, mais elle ne sait pas- elle ne voit rien- elle en comprend pas.

Sa gorge est nouée, cette simple et anormale activité a réussi à lui couper la voix. Même penser semble terrifiant, dans l'optique de ne pas faire de bruit. Cet instant dure quelques secondes, secondes où elle reste paralysée, bloquée de tout mouvement. Respirer semble également interdit, jusqu'à-ce que finalement, elle se tienne un bras, submergée par une paranoïa soudaine.

Elle a... Peur ?
Non, ce n'est pas possible, elle ne peut pas avoir peur ! C'est ridicule !

Putain Mirai, ressaisis-toi ! Bien sûr qu'il y a un monstre qui va apparaître, t'es dans un PUTAIN de donjon ! T'es venue exprès pour ça !

Un courant d'air tourne autour de ses jambes, titillant ses genoux en faisant légèrement mouvoir son pantalon et le bas de sa veste.

Merde merde merde merde…!

Instinctivement, elle vient se cacher sous une petite table, qui elle-même était couverte par un drap blanc. Elle regarde partout, se sentant étrangement intimidée par un mur. Un simple mur, qui n'a l'air de n'avoir rien de particulier. Et pourtant, elle le fixe, elle le toise en serrant les dents.

Elle bloque sa respiration, à nouveau.

Et c'est là qu'elle voit le mur… Saigner.
Il saigne, et s'ouvre comme une plaie. Il se déchire en laissant des intestins sortir en glissant sur le sol comme un amas de serpent.
Son visage se déforme dans une grimace en voyant des organes tomber dans un son répugnant. Le trou- ou plutôt la plaie crache un cœur qui bat, et des morceaux de chair qui s'agglutinent.

Les yeux ouverts le plus grandement possible, elle fixe avec horreur le mélange monter à plusieurs étages de peau, tournant sur lui-même pour essayer de dessiner une silhouette, faisant sortir brutalement des bras musclés, l'épiderme manquant. Des grognements se font entendre de cette abomination disproportionnée. Des grognements et des hurlements androgynes, comme si plusieurs êtres se trouvent à l'intérieur, et essaient de chanter.

Bordel bordel bordel…!

Même armée, elle n'a pas la force de sortir de là. Quand bien même elle en aurait l'envie, son corps ne l'obéit plus.
En regardant cette chose se former, elle a envie de vomir. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait, en avalant un peu, mais pas assez pour ne pas en cracher.

Elle essaie de le faire silencieusement, sa main ayant tenté de bloquer le tout, mais le liquide est sorti, tombant sur le sol en laissant derrière lui une odeur nauséabonde.

Puis soudainement, elle entend des cris depuis les tuyaux, qui se trouvent en face d'elle, un peu plus loin, juste à côté de la bête.
Des cris de terreur qui l'envahissent d'inquiétude.

Putain, il doit y en avoir plusieurs…!

Et elle vomit, encore.
Il faut qu'elle trouve le moyen de savoir si ils vont bien. Elle ne peut pas se permettre de foirer son rôle de cheffe d'équipe !

Qu'est-ce que-

Son attention se dirige vite vers le miroir, qui reflète la jeune femme à qui elle a parlé, il y a quelques minutes. Elle est elle aussi sous une table, tandis que de la chair liquide sort du lavabo comme une fontaine.

Je peux pas rester ici sans rien faire ! Il faut que je trouve un moyen de me débarrasser de ce truc !

Alors que le froid s'installe dans toute la pièce, arrivant à rendre visible l'air qu'expire la jeune femme, comme dans une chambre froide, la monstruosité naissante prend enfin une forme plus compréhensible pour le cerveau humain. Une tête de canidé se façonne, sa mâchoire suffisamment longue pour laisser plusieurs centaines de dents pointues se frotter entre elles, soulignant un désir sombre de dévorer quelque chose. Des yeux larges mais petits de créent, laissant voir une sclère noire, et des pupilles blanches. Les babines retroussées, de la salive tombe à flot, arrivant à former une flaque sous ses pattes arrières servant de jambes bipèdes. Chaque mouvement de la créature laisse entendre des os claquer comme si on jouait avec un cutter.

Mirai, quant à elle, a profité du temps de transformation où la bête semblait aveugle pour fouiller le salon un peu partout, histoire de trouver d'autres informations. Mais, malheureusement pour elle, rien n'a été trouvé. Alors, quand elle a vu la bête commencer à former ce qui s'apparentait à des yeux, elle est retournée dans sa cachette, le stress arrivant à lui donner des doutes sur le fait de potentiellement s'évanouir.

Putain de merde, qu'est-ce que je dois faire ?!

Elle observe le miroir, en espérant que ses compagnons aillent bien, mais ils ont l'air d'être dans le même cas qu'elle.
Elle réfléchit, elle réfléchit, elle essaie de trouver quelque chose, une autre solution que de se battre directement contre cette… Chose qui semble bien plus forte qu'elle.
Mais rien ne lui vient.

Hurlant sauvagement de plusieurs voix, alors que des yeux ouvrent sur le reste de son corps, la créature ouvre grand la gueule pour laisser une cascade de bave s'échapper de sa bouche, avant d'en sortir une longue langue préhensile. Horrifiée et répugnée par la scène, la jeune chasseuse pose son regard vers un mur dont la tapisserie se décolle par elle-même, affichant derrière de la chair qui bat comme un cœur, marquée par des dessins étranges, qui ressemblent à des lettres lumineuses.

Qu'est-ce que c'est que cette merde encore ?!

Du "jus" sort de ce mur, laissant dégouliner un liquide acide qui fait cramer le sol, tandis que l'abomination se dirige vers l'odeur, léchant de son long membre buccal ce "jus", avant d'hurler et reculer brutalement.

Intriguée, Mirai observe la chose dandiner de douleur, secouant sa tête en foutant les murs de sa langue.

Ok, ce truc a l'air de le blesser, j'peux peut-être en faire un truc...

Cependant, un nouveau cri se fait entendre depuis les tuyaux. Notamment celui d'un homme, l'un des Tanks qui essaie désespérément de se protéger de son bouclier. Une abomination complètement différente le frappe de toutes ses forces, le poussant à se mettre à genoux pour se protéger.

MERDE ! Pourquoi il n'est pas resté caché, cet imbécile !

Mirai observe la bête dans la même pièce qu'elle, pour savoir si elle regard vers les tuyaux, mais la bête se contente de renifler l'armoire. Profitant de cette situation, elle va à pas de loup vers les tuyaux, avant de crier ceci :

LE LIQUIDE QUI SORT DES MURS LES BLESSENT ! ARRACHEZ LA TAPISSERIE !

Mais le bruit alerta immédiatement la créature, la faisant se retourner.
Rapide, Mirai se glisse derrière le canapé, coupant sa respiration, tandis que la bête caresse le sol de sa langue, puis quelques recoins du meuble, reniflant en poussant des rugissements spectraux qui fait écarquiller les yeux la jeune femme, paniquée.

Merde merde merde ! J'espère qu'ils m'ont entendue ces cons !

Avalant sa salive, elle pose ses yeux bleus vers le miroir, qui montre ses compagnons essayer d'attirer les bêtes vers le liquide de différentes manières. Certains prenant des objets qu'ils jettent dans un coin pour forcer l'abomination à foncer vers là.
Sa poitrine monte et descend au rythme de sa respiration, alors que la salive de la bête coule sur son corps.

PUTAIN ! Dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant !

Et finalement, la créature se décale, avant de fixer le sol. Ses grognements se calment, comme si ils formaient finalement une voix plus douce désormais.
Une voix... Familière.
Une voix froide et calme.

Mirai. Est-ce que tu es là ? Que fais-tu ?

La voix de Kasumi.

Cette. Putain. De chose. Parle.
Et évidemment, il faut qu'elle ait la capacité de fouiller dans son esprit ! Imiter un proche- celle qu'elle aime, celle dont elle a le plus confiance !
Ecarquillant les yeux, Mirai se bouche les oreilles en y plaquant ses mains, fixant le vide. Elle ne veut pas entendre plus.

Mirai ? Où es-tu ? Ça fait un moment que je te cherche.

Mirai se tire les cheveux, grognant intérieurement, retenant cette haine qui naît lentement dans ses entrailles.
Cette chose. Ose. Imiter sa bien-aimée.

Mirai… Je t'aime, je m'inquiète pour toi. Où es-tu ?

Ferme-la.
La louve grimace, alors que les cris de ses compagnons ne lui arrivent plus en tête. La salive qui coule sur son corps laisse derrière des boutons qui grandissent et grandissent, pour former finalement des extensions de chair.
Elle grimace, elle le remarque, et se retient d'hurler.
Elle souffre, alors que sa chair explose, éclatant pour laisser du liquide jaunâtre s'y échapper.

Putain, putain, non… Non ! Je suis venue pour rendre fière Kasumi ! Je ne dois pas… Finir comme ce truc !

Des larmes lui montent aux yeux, alors qu'elle vomit à nouveau, avalant un peu, mais pas assez pour que ça ne tombe pas de sa bouche.
Ses habits sont sales, et empestent.

Mirai… Obéis-moi.

…
Sa tête se tourne vers la chose, qui se trouve juste à côté, la fixant avec un large sourire, agitant sa langue qu'elle laisse glisser sur son visage. Comme un chien heureux.
Mirai la fixe, comme hypnotisée, mais terrifiée aussi.

Hhhhh… Hhhhh… Regarde-moi dans les yeux, ne lâche pas mon regard. Jamais. Ce corps, cette poitrine, ce ventre, je veux tout.

Mirai éclate en sanglots.
Elle n'arrive plus à se retenir de pleurer.
Elle hurle comme une enfant.
Ses larmes se mélangent au liquide de sa chair qui ne cesse d'exploser.
Elles se mélangent au vomis qu'elle s'est maladroitement mis sur le visage en essayant de sécher ses larmes.

K-Kasumi… Je suis… J-Je suis d-désolée…

Elle renifle, alors que la créature lui ôte ce qu'elle a sur son visage, sa salive glissant sur sa peau.

Tout ce que je voulais… C'était de rendre fier quelqu'un… Et tu… Tu es la personne que j'aime le plus au monde…

La bête imite les gémissements de la Shimizu, excitant le corps meurtri de la Kamui, qui n'arrive plus à détourner son regard.
La fuite ne lui vient même plus en tête.

Je voulais te rendre fière de moi…

+18:

Mais malgré tout ça… Je suis fière d'être amoureuse de toi.

…
Son corps se fait soulever, tandis que l'abomination ouvre grand la gueule.

Je n'aurais jamais pensé être un jour aussi… fascinée par un corps.

Je suis si heureuse de te satisfaire…

Puis un hurlement.
Plusieurs hurlement, avant que les portes n'explosent.

Tu me plais, tu me plais comme personne ne m'a jamais plu…

Hahaha.

Puis un cri.
Un brouhaha de cris qui s'échappent de la bête, dont les yeux partent dans tous les sens.
Du feu s'empare de son corps, alors qu'elle lâche la femme aux cheveux d'argent.
Qui tombe en levant ses yeux vides vers…

Sa bien-aimée.  

Elle la voit.
Elle voit Kasumi brûler devant ses yeux.
Elle la voit hurler, alors que le monde devient flou pour elle.
Elle tend le bras, faiblement.
Elle voit que celui-ci est devenu plus gros, et mou.
Un tas de chair visqueuse et disproportionnée.

K-Kaaahhhhh… Suuuuuughhhh… M-M-Miiiii…

C'est de leur faute.
C'est de la faute de ces imbéciles de chasseurs.
Imbéciles, tous. Tous des imbéciles.

Je vais… Les tuer.

Pour sa Reine !
Pour l'amour de sa vie !
Pour la femme qu'elle aime !

Mirai danse, Mirai danse !
Elle danse pour elle !
Regardez-la ! Regardez-la vilains petits chasseurs !
Elle danse, elle danse pour elle !
Elle danse pour sa Reine !

Dansez avec elle !
Dansez dans ces flammes qui vibrent-
Dansez dans ces flammes qui s'agitent-
Dansez, dansez, dansez !
Dansez avec elle !

La tapisserie tombe, les murs fondent !
Dans cette danse ô si belle, ô si amusante,
Le chien sourit, le chien rit !

Bientôt,
Oui bientôt !
Le chien vengera sa Reine !

Ses yeux sont ronds. Ses yeux sont ronds et oranges, ils ressemblent à des cercles. Ils brillent, ils brillent.
Son sourire ressemble à celui d'une citrouille à Halloween. Ses oreilles sont pointues, ses bras ressemblent à des pâtes de chair, envahies de veines qui sortent comme des câbles, elles-mêmes légèrement cachées par des poils blancs, alors que l'épiderme n'est plus.
Il est grand, qu'il est grand le chien de la Reine ! Il sourit, il observe les chasseurs qui lèvent la tête pour le voir. Son corps est grand, peut-être le triple de leurs tailles-
Ses vêtements sont déchirés de partout, des boutons se développent un peu partout, comme des écailles qui tremblent et qui éclatent, faisant couler comme du miel !

Regardez-les ! Ils hurlent ! Ils pleurent !
Certains crient son nom ! Pourquoi sont-ils tristes ?
Ils viennent de tuer sa Reine, sa bien-aimée ! C'est lui qui doit être triste !

Regardez ce chien qui sourit, mais qui verse des larmes.
Il pleure avec eux, alors qu'ils les fixent de ses grands yeux sans pupilles.
Son souffle est brûlant, alors qu'il se penche sur le côté, comme curieux.
Il lève la main, il s'approche d'eux, il veut les toucher !
Ils sont si petits, il veut jouer avec eux !

Il aboit, alors qu'il saute de droite à gauche en faisant trembler le sol. Ses oreilles bougent de joie, ses longues oreilles qui ressemblent à ceux des elfes.
Il respire comme un chien, il bave comme un chien !
Regardez-le agiter sa queue de chair, cette queue qui fond, cette longue queue osseuse, dont la chair coule sur le sol !

Ses tresses s'agitent, les chasseurs aussi.
Ils hurlent, ils crient !
Ils pleurent ! Certains se décalent et essaient de s'attaquer à une autre bête-
Oh, qui est-ce ?
Un grand, grand cerf ! Il est tout maigre, il a la cage thoracique qui sort ! On voit ses vertèbres aussi ! Le pauvre, il doit avoir faim !
Oh, regardez-le, il s'amuse aussi avec les vilains chasseurs !
Il attrape la jambe de l'un- oh, c'est un soigneur ? Quel dommage !
Il ouvre la bouche et avale le petit être. Il recrache une mer de sang sur les autres !

Le chien regarde les chasseurs se défendre en agitant la queue, tout content, tout excité.
Il regarde, avant d'en écraser un par maladresse, avec sa grande main. Oh, le pauvre.
Oh, il a du sang sur la patte !
Il lèche, et- oh ! C'est délicieux !
C'est si délicieux !
Délicieux, délicieux !
Un peu comme de la confiture, confiture de fraise !

PITIE, AU SECOUR !

MIRAI, MIRAI REVEILLEZ-VOUS !

PUTAIN, LAISSE CE TRUC, C'EST PLUS HUMAIN !

SORTEZ NOUS DE LA ! PAR PITIE !

Le chien a faim ! Le chien a le ventre qui gargouille !
Il regarde les chasseurs, ces meurtriers !
Ils ont tué sa Reine, il doit les punir !
Le chien a faim ! Le chien a faim !

Alors il en attrape un, et le mange.
Il le mange, en faisant exploser ses organes dans sa bouge.
Il a du mal à entrer. Mais le chien force l'entrée avec ses longues griffes.
Il en mange un autre.

Il regarde le cerf, il n'y a plus de chasseur.
Mais le chien a encore faim.
Alors il saute sur le cerf et lui assène des coups de griffes.
Il frappe plusieurs fois.
Encore et encore.
Encore et encore.

Il hurle, et le chien rit.
Le chien rit, et mord le cou de la bête.
Il mord, mord, et arrache sa tête.

Le chien est triste.
Le chien est triste, le chien pleure.
Le chien est seul, le chien n'a plus sa Reine-

Le chien-
Le chien-
Le chien-

Non… Non…

Le chien-
Le chien-
Le chien est triste-

N-Non… Non, non non non ! NON ! NON ! NOOON !

Le chien est triste-
Le chien pleure-
Le chien est seul-
˙suouƃɐdɯoɔ sǝs snןd ɐ,u ıɐɹıW ˙ǝʇsıɹʇ ʇsǝ ıɐɹıW ˙ǝןnǝs ʇsǝ ıɐɹıW

Mirai se tient la tête. Elle se tire les cheveux, alors qu'elle hurle de désespoir. Elle pleure, elle hurle, elle enjambe les cadavres. Elle hurle, elle a les yeux grands ouverts.
Elle sort d'ici, elle hurle-

Le chien est seul.
Le chien a eu faim.
Mais le chien a trop mangé.

M-M… Maaaa… M-Mamaaaan…!

Le chien pleure.
Il redevient humain.
Il a du sang partout sur son petit corps.
Le chien ne sourit plus.

G-G-Grande sœur… Grande sœur !

Le chien ne ressemble plus à un chien.

K-Kasumi… Je suis si désolée…

Le chien a été un mauvais chien.
Très très mauvais chien.

J-J-J-J'ai t-t-t-ellement p-peur…