Filer comme le vent ! [Quête hebdomadaire]

Filer comment le vent !

Je finissais mon petit-déjeuner quand Eileen sortit de la chambre, habillée et prête à dévaler les pistes enneigées de la station dans laquelle nous nous trouvions. La quête de cette semaine était un énorme coup de bol pour moi, déjà parce que j’adorais faire du snowboard, mais surtout parce que ma petite soeur était revenue de son travail avec des tickets pour un week-end dans une station de ski. Du coup, dès que nous avons pu, nous sommes tous les deux partis pour la station “Niseko United” près de Sapporo. Un long voyage, comme d’habitude, nous attendait et quand nous sommes arrivés à la station, notre chambre fut la seule pensée qui traversa nos esprits afin de bien se reposer pour profiter des descentes le plus possible.

Une paire de skis pour la cadette, un snowboard pour moi et nous étions partis en direction des téléphériques pour arriver en haut des pistes. Au regard plein d’étoiles de la petite brune à mes côtés, je ne pu m’empêcher de rigoler. De ce dont je me souvenais, elle n’avait été qu’une fois à la montagne, avec l’école quand elle avait 12 ans. En bref, pas le meilleur moyen d’apprendre ou même d’en faire. Cependant, elle m’avait fait une sacrée surprise lors des 150 kilomètres à vélo de la première quête hebdo, je m’attendais donc à tout avec elle. Si ça se trouve, elle était parfaitement capable de me suivre sans aucun problèmes, même sur une piste noire.

Une fois en haut, nous regardions tous les deux les différentes pistes, réfléchissant à laquelle prendre pour commencer. Deux descentes seraient suffisantes pour boucler la quête et je savais que je descendrais la noire pour conclure, il valait peut-être mieux démarrer par une bleue, voire la verte pour ma soeur. Mais évidemment, cette dernière ne put s’empêcher de foncer vers la rouge sans m’attendre et de directement se lancer. Le message était passé, sauf que cette fois-ci, je n’allais pas me retenir face à ma cadette. Je me lançai à mon tour sur la piste, laissant le vent caresser mon visage et me perdant dans ce monde de vitesse que j’appréciais.

Descendant à toute allure, je slalomais entre les autres personnes présentes sans difficultés, me contentant de petits mouvements afin de tracer ma route et laissant une légère poudreuse être soulevée par mon passage. Je me sentais tellement bien que je me mis encore à accélérer, continuant d’esquiver les gens pour finalement prendre un petit monticule de neige servant, pour ceux qui osaient prendre le risque, à faire un saut et tenter une figure. Dans mon cas, je fis simplement un 180° avant de retomber sur la neige et de continuer à glisser, cherchant quand même ma soeur du regard. Elle avait démarré avant moi, mais elle n’allait sûrement pas à la vitesse à laquelle j’allais, donc j’aurais dû la rattraper depuis un bon moment. Ce fut finalement en tournant ma tête vers la petite forêt de sapin sur ma gauche que je vis ma soeur par terre, un ski détaché, avec la tête enfoncée dans la neige.

Je me dirigeai vers elle avant de l’attraper et de l’aider à se relever, cette dernière me tirant la langue avant de me dire qu’elle avait mal pris un virage et s’était retrouvée à faire du hors-piste pour finalement se prendre un arbre. Je laissai un soupir m’échapper avant de l’aider à revenir sur les pistes pour que nous puissions reprendre notre descente tranquillement, ralentissant le rythme pour que la demoiselle évite de se gameller à nouveau. Comme je le pensais, elle se débrouillait bien, mais avait voulu m’en mettre plein la vue et avait eu les yeux plus gros que le ventre, un classique de la cadette. Nous continuâmes notre descente pour finalement revenir en bas des pistes. À ma grande surprise, mais qui était plutôt logique au final, Eileen décida de se reposer au chalet, préférant éviter de refaire une descente avec la chute qu’elle s’était prise plus tôt.

J’étais finalement remonté en haut des pistes, regardant la piste noire qui m’attendait. Bien que calme à l’extérieur, mon coeur battait plus vite qu’à l’accoutumée, l’excitation me gagnait peu à peu et c’est en poussant un “YOUHOU” assez inhabituel de ma part que je me lançais dans la descente. L’adrénaline parcourait mon corps, me donnant une sensation de légèreté et de liberté encore plus grande que sur la piste précédente. J’adorais cette sensation, mais je ne comprenais pas non plus pourquoi elle était si puissante, comme si le fait de pouvoir me libérer m’enlevait un poids du coeur. Je continuais de slalomer comme précédemment, la vitesse ne cessant d’augmenter, et ma sensation de liberté avec, pour finalement entendre le bip de la validation de la quête. C’était fini, mais je continuais quand même ma course, ne ralentissant pas, et une fois la fin de la piste en vue, je fis un énorme dérapage, envoyant une vague de poudreuse sur plusieurs mètres, recouvrant ma soeur qui était un peu plus loin en train de boire son chocolat chaud. Une langue tirée vers ma direction, geste que je lui renvoyais avant de me décrocher de la planche et de la rejoindre, voulant profiter d’un breuvage après cette descente des plus agréable.

JAWN